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Commission VII (maladies infectieuses et médecine tropicale) Groupe de travail* sur
Les adjuvants vaccinaux: quelle actualité en 2012 ?
Pierre Bégué, Marc Girard, Hervé Bazin, Jean-François Bach.
1. Introduction, situation du sujet
Les adjuvants vaccinaux sont indispensables à l’efficacité de très nombreux vaccins. Les plus
utilisés sont les sels d’aluminium, mais depuis quelques années de nombreux adjuvants
nouveaux ont été développés. L’Académie Nationale de Médecine a porté sa réflexion sur ce
sujet, car les adjuvants vaccinaux sont devenus une préoccupation pour le public et les
médias, notamment depuis la campagne de vaccination contre la grippe H1N1 en 2009, avec
des craintes et des questions sur leur nature et leur utilité.
Dans le même temps, un débat s’est installé dans les médias autour de l’aluminium et, en
particulier, de l’aluminium des adjuvants vaccinaux. Il est né, en partie, des travaux sur la
myofasciite à macrophages (MFM) et de l’hypothèse de son association éventuelle à des
troubles neurologiques ou cognitifs. Le rôle éventuel que jouerait l’aluminium vaccinal dans
le développement de troubles neurologiques dégénératifs ou de maladies auto-immunes
est à la source d’interrogations, qui ont très récemment conduit un groupe de députés de
l’Assemblée nationale à réclamer un moratoire sur les vaccins contenant de l’aluminium.
Enfin, la place des nouveaux adjuvants et leur capacité à remplacer les adjuvants aluminiques
Les questions posées pour ce rapport sont les suivantes:
1. Les adjuvants vaccinaux sont-ils nécessaires, en particulier ceux comportant de
2. Que sait-on actuellement du cheminement de l’aluminium vaccinal dans
3. Existe-t-il des preuves établies d’une possibilité de toxicité neurologique de
4. Quels sont les nouveaux adjuvants vaccinaux, leur utilité, leur toxicité éventuelle ?
5. L’auto-immunité due aux adjuvants est-elle une menace réelle ?
2 De la nécessité des adjuvants vaccinaux
2.1 Historique
Aucun des premiers vaccins: vaccine, premiers vaccins pastoriens, rage, ne nécessitait
d’additif supplémentaire pour exercer leur activité car ils étaient à base de corps entiers de
virus ou de bactéries. C’est avec la production des sérums antitétanique et antidiphtérique
chez le cheval que l’on constata l’insuffisance de la réponse immunitaire aux injections d’
anatoxines, très purifiées, et que la notion d’adjuvant se fit jour. A la suite de nombreuses
observations sur la production du sérum antidiphtérique Gaston Ramon avait conclu en 1925
que la production d’antitoxines par les chevaux, en cours d’immunisation, était meilleure
lorsque l’on générait des abcès ou des réactions inflammatoires chez l’animal. Il se tourna
alors vers des substances diverses, appelées adjuvants, qui amélioraient fortement la réponse
en anticorps si elles étaient injectées en même temps que l’antigène [1]. En 1926, Glenny. et
coll découvrirent les propriétés adjuvantes des sels d’aluminium: l’addition d’alun de
potassium à l’anatoxine diphtérique augmentait considérablement les titres en antitoxines des
sérums d’animaux inoculés avec ce produit par comparaison avec le même inoculum sans
alun [2]. Les essais chez l’homme eurent lieu peu après avec le même résultat.
2.2 Mode d’action des adjuvants
Les vaccins ont pour but d’induire chez un hôte, sans lui nuire, les réactions immunes
protectrices qu’il développe normalement en réponse à une attaque par un agent pathogène.
Tout vaccin est constitué d’une partie antigénique spécifique de l’agent pathogène, cible
fondamentale du vaccin, qui provoque une réponse des lymphocytes T (réponse cytotoxique)
et B (anticorps) spécifique et la production de cellules mémoire. L’ensemble constitue la
réponse d’immunité adaptative. Mais, pour être efficace, le vaccin doit d’abord stimuler les
mécanismes de l’immunité innée qui ont pour rôle d’activer les cellules qui produisent la
réponse immune acquise adaptative : c’est le but des adjuvants.
Sans « adjuvant », de nombreuses molécules étrangères au soi sont peu ou pas immunogènes.
L’obtention d’un anticorps spécifique après l’inoculation d’un antigène à un organisme
vertébré, nécessite un adjuvant pour améliorer la réponse immune. C’est même une
« obligation » absolue, et non pas seulement une « aide », pour obtenir des anticorps contre un
peptide ou contre un haptène. Pour induire une réponse immune efficace, le vaccin doit donc
stimuler le système de l’immunité innée par un premier signal, indispensable pour obtenir la
réponse du système d’immunité adaptative [3](cf ci-dessous).
Chez l’homme, pendant longtemps, les immunologistes se sont essentiellement intéressés aux
réponses immunitaires humorales (anticorps) obtenues avec des vaccins adjuvés aux sels
d’aluminium, qui étaient alors les seuls adjuvants autorisés par les autorités en charge de la
mise sur le marché des vaccins. En revanche, les réponses d’immunité cellulaire n’ont été que
peu étudiées, au moins jusque dans les années 1960, du fait de l’ ignorance de leurs
On sait aujourd’hui que les sels d’aluminium induisent de bonnes réponses d’immunité
humorale (lymphocytes B et lymphocytes Th2 CD4+). En revanche, ils induisent peu ou pas
de réponses d’immunité cellulaires (lymphocytes Th1 CD8+ cytotoxiques). Les progrès
obtenus dans l’induction des réponses cellulaires sont en grande partie dus à la mise au point
de nouveaux adjuvants, qui ont permis de moduler les réponses immunes et d’obtenir de
3. Les adjuvants aluminiques 3.1 Nature et propriétés de l’aluminium vaccinal 3.1.1 Nature de l’aluminium des adjuvants.
L’aluminium des adjuvants vaccinaux est utilisé sous deux formes : l’hydroxyde d’aluminium
(oxyhydroxyde d’aluminium AlOOH) et l’hydroxyphosphate d’aluminium (AlOHPO4).
L’hydroxyde est le plus largement utilisé dans les vaccins du calendrier vaccinal français actuel
Les adjuvants sont préparés en exposant des solutions aqueuses d’ions aluminium, sulfates ou
chlorides, à des conditions d’alcalinité définies [5]. La quantité d’aluminium contenue dans un
vaccin peut être connue par la spectromérie atomique d’absorption.
3.1.2 Structure et propriétés physico-chimiques
Grâce aux méthodes analytiques modernes les caractéristiques physico-chimiques des ;
adjuvants sont connues aussi bien à l’état natif que dans la composition vaccinale finale.
L’hydroxyde d’aluminium, AlOOH, a une structure cristalline et sa charge de surface est
positive à pH 7. L’hydroxyphosphate a une structure amorphe et sa charge de surface est
L’hydroxyde d’aluminium utilisé est de type Boehmite (issu de la bauxite). Il se présente sous
la forme de feuillets d’aluminium octaédriques qui se réarrangent en plaquettes plus ou moins
bien ordonnées qui forment des agrégats de densité variable. La taille de ces cristaux est
connue : 4,5x2, 2x10nm [6,7]. Les agrégats sont fortement liés par des liaisons hydrogène et
leur dissolution n’est possible qu’à pH2, qui n’est pas un pH physiologique: il n’est donc pas possible qu’à l’état physiologique ces adjuvants aluminiques libèrent des nano particules d’aluminium. 3.1.3Adsorption des antigènes vaccinaux
L’adsorption des antigènes vaccinaux dépend, d’une part, de la charge de surface et de la taille
moléculaire de l’antigène et, d’autre part, de la texture de l’adjuvant qui connaît de grandes
variations selon l’encombrement stérique et les sites de liaison disponibles en surface. C’est ainsi
qu’un antigène vaccinal de poids moléculaire élevé et chargé négativement à pH 7 est capable de
s’adsorber à la surface des agrégats du gel aluminique, mais sans pénétrer à l’intérieur de la
structure. Ce phénomène d’adsorption a des impacts directs sur l’activité du vaccin. La
compréhension de la composition et de la structure de l’adjuvant permet de prévoir si
l’interaction antigènes-adjuvant se fera surtout en surface ou à l’intérieur des agrégats ou à
l’inverse s’il l’on n’observera pas d’adsorption du tout. On a montré chez l’animal une
corrélation entre la capacité d’adsorption de l’AlOOH et la réponse immunitaire aux vaccins
tétanique et diphtérique: plus la capacité d’adsorption est forte et plus l’activité de ces vaccins est
3.2 Cheminement de l’aluminium vaccinal dans l’organisme humain. 3.2.1 Origines de l’aluminium présent chez l’homme et normes de sécurité
L’aluminium n’est pas un composant minéral de l’organisme humain et sa présence est toujours
d’origine exogène. L’exposition à l’aluminium provient essentiellement des aliments, de l’eau de
consommation, parfois d’une exposition accidentelle ou professionnelle et de médicaments tels
que certains protecteurs gastriques, des onguents et les adjuvants vaccinaux aluminiques.
L’aluminémie se situe, chez l’homme, entre 1 et 16 µg/l [9]. Des valeurs de sécurité ont été
fixées par l’OMS et la FDA, en particulier. En France, deux rapports très détaillés sur les risques
sanitaires ont été publiés en 2003 par l’INSERM et par l’Institut de la veille sanitaire [10].
On a ainsi établi des valeurs toxicologiques de référence (VTR) pour l’aluminium. Ces
valeurs, établies par des organismes qualifiés et selon des procédures rigoureuses, varient selon
la voie ou la durée d’exposition ainsi qu’en fonction des effets de l’aluminium sur tel ou tel
organe. L’OMS, en 1989, a ainsi fixé une dose journalière tolérable (DJT) de 1 mg/kg de poids
Le questionnement sur la toxicité neurologique éventuelle de l’aluminium a suscité des
travaux expérimentaux sur le devenir de l’aluminium dans l’organisme ingéré ou inoculé et
une approche plus précise des normes de sécurité. Ces travaux ont abouti à fixer un niveau de
sécurité de 0,85 mg d’aluminium par dose de vaccin. Pour l’alimentation orale l’Agence des
substances toxiques du CDC américain d’Atlanta (ATDSR) a étudié puis défini un taux
minimal de risque ou MRL: minimal risk level, qui tient compte essentiellement du risque de
neurotoxicité. Ce taux a été fixé à partir de l’expérimentation animale extrapolée ensuite à
l’homme à l’aide de facteurs de correction. Il a été fixé en 2010 à 1 mg d’aluminium par Kg et
3.2.2 Cinétiques comparées de l’aluminium ingéré et de l’aluminium injecté
Jusqu’en 1990 il a été difficile de connaître le devenir précis de l’aluminium in vivo. En effet,
on ne disposait pas de moyens techniques pour différencier l‘aluminium ingéré ou injecté de
l’aluminium endogène dans les fluides ou les excréta. De plus, les dosages pouvaient être
contaminés par de l’aluminium externe. L’utilisation d’isotopes radioactifs traceurs Al26
injectés chez l’animal mais aussi chez l’homme volontaire sain a permis de mieux connaître la
cinétique de l’aluminium in vivo. La spectrométrie de masse par accélérateur a permis de
mesurer de très petites quantités d’Al26.
Par voie digestive, l’aluminium de l’alimentation courante est très peu absorbé, en raison d’une très importante barrière digestive. Le citrate augmente l’absorption de l’aluminium,
sans conséquences significatives sur les taux sanguins. De rares travaux portant sur l’ingestion
d’aliments marqués par l’Al radioactif démontrent que la rétention d’aluminium est de l’ordre
de 5%, représentant des doses très faibles sans conséquences sur la santé des populations [12].
Par la voie sanguine, inversement, l’aluminium échappe à cette barrière digestive.
Priest et coll ont ainsi montré, chez des hommes volontaires sains, qu’après injection
d’aluminium marqué Al26 plus de la moitié de l’aluminium avait quitté le secteur sanguin après
15 minutes, et qu’il en restait moins de 1% après deux jours. L’excrétion au 13ème jour était à
83% de la dose injectée par la voie urinaire et de 1,8 % par la voie fécale. Les 15% restant à ce
13ème jour déclinaient lentement puisque la rétention d’Al26 était encore de 4% au jour 1178 de
cette étude [13].
Chez le rat, Walker et coll ont montré par dosage de l’Al26 injecté par voie IV que la
concentration tissulaire de l’aluminium résiduel était principalement osseuse. La distribution
de l’Al26 résiduel s’opérait dans un ordre décroissant: os 0,9% de la dose injectée, rein : 0,2%,
foie : 0,06%, cœur : 0,02%, cerveau et muscle : 0,01%, par g de poids sec tissulaire [14].
3.2.3 Cinétique de l’aluminium des adjuvants vaccinaux après injection intramusculaire . Mécanismes biologiques de l’absorption.
Après injection d’un vaccin contenant un adjuvant aluminique, les agrégats d’aluminium
persistent plus ou moins longtemps au site de l’injection. L’hydroxyde d’aluminium se
dissout très lentement dans le tissu interstitiel après injection intra-musculaire, tandis que le
phosphate d’aluminium se dissout beaucoup plus rapidement, en raison d’une morphologie
différente. Le tissu interstitiel contient trois acides organiques possédant un groupe acide
alpha-hydroxy carboxylique (acides citrique, lactique et malique) capable de chélater
La dose étant très petite on ne peut pas repérer les changements de concentrations sanguines,
urinaires ou tissulaires consécutifs à une seule injection de vaccin par des dosages
traditionnels. On ne peut pas en pratique détecter les très petites quantités d’aluminium
résiduel non excrété, qui persistent en particulier dans le tissu osseux et, en plus petites
quantités encore, dans le cerveau humain. Pour cela, il faut recourir à l’utilisation d’isotopes
radioactifs, ce qui est possible expérimentalement chez l’animal.
Cinétique de l’aluminium vaccinal chez l’animal. Extrapolation à l’homme.
La FDA a fixé à moins de 0,85 mg par dose la quantité maximale d’aluminium autorisée pour
les adjuvants vaccinaux. En 1997 Flarend et coll ont injecté à des lapins par voie
intramusculaire 0,85 mg de l’un ou l’autre des deux adjuvants vaccinaux, hydroxyde et
phosphate marqués à l’aluminium 26. Ils ont suivi ces animaux pendant 28 jours et mesuré
l’isotope Al26 dans le sang, les urines et les organes à l’aide de la spectrométrie de masse par
L’aluminium est présent dans le sang dès la première heure pour les deux adjuvants. A 28
jours l’absorption de l’aluminium à partir de l’adjuvant phosphate est 3 fois supérieure à celle
de l’aluminium de l’hydroxyde d’aluminium. L’excrétion urinaire est en effet plus lente pour
l’hydroxyde (6% de la dose injectée) que pour le phosphate (22%). Mais, à 28 jours,
l’élimination persiste dans les urines à l’état d’équilibre. Les deux adjuvants ont la même
distribution tissulaire et la concentration d’Al26 va en décroissant : rein> rate> foie> cœur>
ganglions> cerveau [15]. L’augmentation de la concentration sanguine est de 2ng/ml Al pour
les deux adjuvants. A partir de ces données, on peut calculer que, chez l’homme, une dose de
0,85mg par voie IM produirait théoriquement une augmentation plasmatique maximale de
0,04 ng, soit 0,8% de la concentration de l’aluminium sanguin. Les auteurs en concluent qu’il est peu probable que l’aluminium apporté par les vaccins ait une influence significative sur le risque d’exposition à l’aluminium en général et que ceci explique la sécurité réelle des adjuvants aluminiques. Ce travail expérimental, unique à ce jour, sert pour la modélisation de la pharmacocinétique des adjuvants. Deux études concernent la cinétique de l’aluminium vaccinal chez le nourrisson.
Dans une premier travail, Keith et coll ont évalué par calculs mathématiques la cinétique de
l’aluminium chez le nourrisson de 0 à 12 mois [16]. Sur la courbe établie en fonction de l’âge
et du poids les taux d’aluminium d’origine alimentaire (allaitement et/ou alimentation
artificielle) demeurent très inférieurs à la MRL de 1mg/kg, comme on l’a vu plus haut. Les
vaccins du calendrier vaccinal produisent des pics à chaque injection qui se situent toujours
au-dessous ou juste à la hauteur de la dose toxique minimale. Dans tous les cas la courbe de
l’aluminium vaccinal rejoint la ligne basale en 1 à 3 jours après la vaccination. Ce taux post-
vaccinal est de l’ordre de 0,1 mg Al, beaucoup plus bas que les 4 mg, taux estimé pour une
dose toxique minimale (0 à 60 mois) [16].
Ce travail a été poursuivi en 2011 par une seconde étude, de Mitkus et coll, qui tient compte
de la maturation rénale du nourrisson [17]. Ces auteurs ont utilisé, pour leurs calculs, les
données des expériences de Priest [13]et de Flarend [15]. Ils notent, comme Keith, que la
charge corporelle en aluminium apportée par les vaccins est inférieure de 50% au taux de
sécurité orale, tant pour l’hydroxyde que pour le phosphate d’aluminium et quel que soit l’âge
Tout en soulignant les limites des travaux chez l’animal, ces auteurs estiment que les vaccins injectés aux nourrissons et prévus par le calendrier vaccinal exposent à un risque très inférieur à la dose de sécurité minimale actuellement définie pour l’alimentation des nourrissons [17]. 3.3 Mode d’action des adjuvants vaccinaux aluminiques.
Les adjuvants aluminiques sont les adjuvants vaccinaux les plus utilisés depuis leur
découverte par Glenny en 1926 [2] car ils sont considérés comme très efficaces et bien tolérés
au regard des milliards d’injections pratiquées depuis plus de 80 ans dans le monde. Utilisés
tout d’abord pour les anatoxines tétanique et diphtérique ils ont été introduits ensuite dans la
plupart des autres vaccins: Coqueluche, Poliomyélite inactivé, Hépatites A et B,
Haemophilus, Méningocoque, Papillomavirus.
Leur mécanisme d’action repose sur leur effet de dépôt au site d’injection. Un relargage
progressif de l’antigène vaccinal se produit (80 % des antigènes protéiques sont relâchés
dans ; les heures qui suivent l’injection). Les sels d’aluminium induisent par ailleurs la
différenciation des macrophages en cellules dendritiques et favorisent la production de
réponses immunitaires Th2 et d’anticorps. Le site d’injection doit être de préférence intra-
musculaire car les réponses immunitaires et la tolérance locale sont meilleures que par la voie
Des travaux du début des années 2000 ont montré qu’après vaccination intra-musculaire avec
un vaccin aluminique une réaction locale inflammatoire est initiée par le complexe
« antigènes-sels d’aluminium », permettant un recrutement spécifique des cellules de
l’immunité (monocytes, macrophages, éosinophiles) [18,19,20]. Localement, la libération de
certains de ces médiateurs (notamment l’acide urique) couplée à la présence même
d’hydroxyde d’aluminium induit une cascade de signaux intracellulaires dans les cellules
dendritiques (activation de l’inflammasome NLRP3 et de la Caspase-1) permettant ainsi la
sécrétion de 2 cytokines : l’IL-1 et l’IL-18 sous leur forme active [21, 22, 23, 24, 25, 26].
Dans cet environnement, certaines des cellules recrutées (monocytes CD11b+) se
différencient en cellules spécialisées (cellules dendritiques), capables de migrer vers les
organes secondaires spécifiques (ganglions lymphatiques) et d’y présenter efficacement
l’antigène aux lymphocytes T, initiant ainsi la réaction immunitaire adaptative [20, 27]. Des
études in vitro ont montré que les macrophages « chargés en aluminium » acquièrent un
phénotype de « cellules dendritiques » ainsi que les fonctions de cellules présentatrices de
l’antigène et pourraient ainsi participer au processus vaccinal [28,29].
4 Les adjuvants non aluminiques : principales catégories et modes d’action.
4.1 Le phosphate de calcium
Le phosphate de calcium a été utilisé comme adjuvant dès les années 1960 à l’Institut Pasteur
dans les vaccins anti-diphtérique et anti-tétanique [30] avant d’être abandonné dans les années
1980. Actuellement des travaux soulignent de nouveau son intérêt et des associations de
malades demandent qu’il remplace l’aluminium dans les vaccins.
Les adjuvants à base d’aluminium ont en effet comme principal inconvénient les réactions
inflammatoires qu’ils provoquent au site d’inoculation et le fait qu’ils favorisent les réponses
immunitaires de type Th2, y compris notamment les réponses IgE, mais pas ou peu les
réponses de type Th1 et l’immunité cellulaire. Le phosphate de calcium provoque par contre
des réactions locales d’intensité modérée et de durée beaucoup plus courte et il induit une
réponse immunitaire de type Th1 avec production d’IgG2a et absence d’IgE chez la souris.
Cependant, son pouvoir adjuvant parait souvent beaucoup plus faible que celui des sels
d’aluminium [31,32]. Une nouvelle formulation de phosphate de calcium sous forme
nanoparticulaire pourrait pallier cet inconvénient [33] mais les études publiées restent
fragmentaires et ne donnent pas de renseignement sur la réponse immunitaire à long terme. Le
débat reste donc ouvert et des travaux supplémentaires sont indispensables.
4.2 Liposomes
Les sels d’aluminium ne conviennent pas à tous les antigènes, et ne favorisent pas l’induction
de réponses de type Th1 (immunité cellulaire). On a donc cherché à développer de nouveaux
Les recherches se sont concentrées, au début, sur le concept d’effet « dépôt » et l’on a
développé de nouvelles formulations d’adjuvants, dont les liposomes, les virosomes
[liposomes hérissés de spicules des glycoprotéines HA (hémagglutinine) et NA
(neuraminidase) du virus grippal], et les émulsions huile-dans l’eau (ainsi que les ISCOMs
chez l’animal), tous permettant de ralentir la libération de l’antigène et sa diffusion dans
Les virosomes sont utilisés comme adjuvants dans les vaccins grippe (InflexalTM) et hépatite
4.3 Emulsions huile-dans-l’eau.
Le squalène, qui est un précurseur de la vitamine D présent chez l’homme et l’animal
(notamment dans l’huile de foie de requin), sert de base à l’adjuvant huile-dans-l’eau
MF59TM, utilisé dans les vaccins anti-grippaux (FluAdTM et FocetriaTM). Cet adjuvant a pour
effet de recruter et d’activer les cellules présentant l’antigène (surtout les macrophages),
créant ainsi un foyer d’inflammation propice à la réponse immunitaire. On a pu montrer que
le MF59TM augmentait la réponse anti-grippale chez le sujet âgé [34] et, dans le cas du vaccin
H5N1, élargissait le spectre de protection du vaccin à des souches de virus dérivées de celles
présentes dans le vaccin (protection « cross-clade »), tout en permettant de diminuer
considérablement la dose d’antigène nécessaire à l’obtention de réponses protectrices (effet
Autre adjuvant de même nature, l’AS03TM est une émulsion huile dans l’eau à base de
squalène dans laquelle on a ajouté de l’alpha-tocophérol (vitamine E), un anti-oxydant aux
propriétés immunostimulantes dont les cibles primaires sont les monocytes et les
macrophages [36]. L’addition d’AS03 aux vaccins grippaux H1N1 pandémique
(PandemrixTM) et H5N1 de GSK Biologicals a permis une économie considérable d’antigène
par dose, en même temps qu’elle s’accompagnait d’un élargissement notable du spectre de
protection vaccinale vis-à-vis de variants viraux génétiquement éloignés (protection « cross-
Une autre émulsion huile dans l’eau, le MontanideTM ISA51, à base d’huile minérale, est
utilisée comme adjuvant dans un vaccin anti-cancer du poumon au Chili et à Cuba, ainsi que
dans d’autres vaccins thérapeutiques anti-cancers en cours de développement. Contrairement
au MF59, cet adjuvant est trop réactogène pour figurer dans des vaccins préventifs
classiques : il provoque des réactions d’intensité moyenne à forte chez plus de 50% des sujets.
4.4 Molécules immunostimulantes.
La découverte de la capacité du système immunitaire inné de reconnaître des motifs
moléculaires associés aux pathogènes, les « PAMPs » (Pathogen-associated molecular patterns), par le biais de récepteurs spécialisés, les récepteurs TLR (Toll-like receptors) et
NLR (NOD-like receptors), a eu des conséquences importantes pour le développement de
nouveaux adjuvants. Le système immunitaire inné joue un rôle de sentinelle: les cellules qui
le constituent (notamment les cellules dendritiques) sont activées au contact des PAMPs, ce
qui déclenche leur maturation qui leur permet de présenter efficacement l’antigène aux
lymphocytes T, dans le contexte du complexe majeur d’histocompatibilité (système HLA). En
même temps, elle déclenche l’émission de signaux d’alarme à base de cytokines et
chimiokines qui vont attirer davantage de lymphocytes T au point d’inflammation et pousser
ceux-ci à se différencier en effecteurs polarisés de type Th1, Th2, Th17, ou T régulateurs.
Cette découverte a tout naturellement poussé à l’utilisation des PAMPs comme adjuvants.
Ainsi, le Monophosphoryl lipid A (MPL), dérivé du lipopolysaccharide (LPS) de la bactérie
Gram-négative Salmonella minnesota, a été caractérisé comme un agoniste du TLR4. On l’a
utilisé pour renforcer l’action des sels d’aluminium dans l’adjuvant AS04TM. Cette
formulation, qui permet d’induire des réponses de type Th1 [39], est utilisée comme adjuvant
dans les vaccins hépatite B (FendrixTM) et surtout papillomavirus (CervarixTM) de GSK
Biologicals. Elle permet d’obtenir des réponses immunitaires plus rapides, plus fortes et de
plus longue durée, ainsi qu’une réponse d’immunité cellulaire contre le virus de l’hépatite B
Le MPL a aussi été combiné à des liposomes et un surfactant, le triterpène glycoside QS21
obtenu à partir de la saponine (« Quil A »), pour constituer l’adjuvant AS01TM, qui permet
d’induire non seulement de fortes réponses humorales, mais aussi des réponses
lymphocytaires cytotoxiques [41]. De tous les adjuvants testés avec le vaccin anti-paludéen
en développement clinique, RTS, S, c’est l’AS01TM qui s’est révélé le plus efficace [42]. De
même, la combinaison MPL-liposomes s’est révélée la plus efficace pour induire une réponse
protectrice Th1 (IFN-y, IL-12, NO) avec un vaccin sous-unité expérimental Leishmania 4.5 Autres molécules immunostimulantes
Longue est la liste des molécules immunostimulantes. Elle comporte notamment les
oligodésoxynucléotides riches en séquences CpG (Cytosine phosphorothioate Guanine), que
l’on trouve en quantité dans l’ADN des microorganismes, et qui sont des agonistes du TLR9.
Ils induisent des réponses Th1 et des réponses lymphocytaires cytotoxiques, comme on a pu le
voir en utilisant le CpG 7909 comme adjuvant dans le vaccin hépatite B (EngerixTM) de GSK
Biologicals [44]. Le CpG 7909 est un oligodésoxynucléotide de 24 résidus qui comporte
quatre fois la séquence cytosine-guanine. Un autre adjuvant à base de motifs CpG a été utilisé
avec succès dans un vaccin expérimental contre le cytomégalovirus.
La formulation expérimentale AS15TM, qui comporte du CpG en mélange avec du MPL et du
QS21 dans une préparation à base de liposomes, parait constituer un adjuvant de choix pour
les vaccins thérapeutiques anti-cancers, car elle permet d’induire de forts titres d’anticorps et
de robustes réponses T en dépit des réponses immunosuppressives de la tumeur [45]. Des
études cliniques de Phase III sont en cours avec un vaccin à base d’antigène de mélanome
Plusieurs autres molécules, comme la flagelline, qui est un agoniste du récepteur TLR 5, ou la
fraction de la toxine de Shigellas STxB, qui comporte le site de fixation au récepteur Gb3 des
cellules dendritiques, ont été utilisées comme adjuvants en les liant de façon covalente, sous
forme de protéines de fusion, aux antigènes de divers vaccins expérimentaux en cours
d’étude. D’autres adjuvants à base de polymères synthétiques ont également fait leur
apparition sur des « marchés locaux » ou sont au stade de développement clinique, tels les
imidazoquinolines (ImiquimodTM) ou le PolyoxydoniumTM.
5. Tolérance des adjuvants vaccinaux
Les différentes critiques et hypothèses concernant la tolérance des adjuvants vaccinaux
portent sur deux questions principales :
La mauvaise tolérance de l’aluminium à qui l’on prête un rôle majeur dans
la myofasciite à macrophages et dans des maladies neurologiques ; et, pour tous les
adjuvants, leur implication hypothétique dans des maladies auto-immunes.
5.1 Tolérance des adjuvants aluminiques 5.1.1 Les effets immuno-allergiques locaux .
Les granulomes ou les « pseudo-abcès » au point d’injection vaccinale sont bien connus, ils
sont plus fréquents avec les injections sous-cutanées qu’intramusculaires. Ce sont des nodules
de taille variable pouvant persister plusieurs semaines ou mois. Ils sont interprétés comme une
réaction à corps étranger plutôt qu’une allergie à l’aluminium. Il existe aussi des réactions très
importantes à type de tuméfactions étendues, pseudo-phlegmonneuses, mais bénignes, peut-
être liées à la production d’IgE sous l’influence de l’aluminium [46].
5.1.2 La myofasciite à macrophages.
En 1998 une équipe de chercheurs français a décrit la myofasciite à macrophages (MFM)
caractérisée par une lésion inflammatoire localisée au seul point d’injection où l’on retrouve
des cristaux d’aluminium [47]. Des études microscopiques et des microanalyses ont mis en
évidence des cristaux d’aluminium de façon très localisée au niveau des macrophages de la
lésion mais jamais à distance ou dans d’autres tissus. Des macrophages recrutés dans le
muscle, phagocytent l’hydroxyde d’aluminium et peuvent persister sur le site de vaccination
pendant plusieurs mois, voire plusieurs années [48, 49, 50].
Cette lésion microscopique siège toujours dans la région d’une vaccination antérieure, donc
au niveau du muscle deltoïde gauche qui est de loin en France le muscle le plus souvent
prélevé pour une biopsie musculaire en cas de maladies ou de doléances à composante
musculaire. En revanche, dans les pays anglo-saxons, le biceps est le muscle le plus
Ces chercheurs ont relié cette lésion locale particulière à un syndrome comportant fatigue
chronique, douleurs musculaires et arthralgies. Ils l’ont imputé à l’aluminium de l’adjuvant
vaccinal. Le rôle de l’aluminium dans la myofasciite à macrophages a été examiné par le
Comité consultatif pour la sécurité des vaccins de l’Organisation mondiale de la santé
(OMS). Il a conclu « à un lien de causalité probable » entre l’hydroxyde d’aluminium des
vaccins et la lésion histologique de myofasciite à macrophages (OMS 1999). Mais les
données disponibles alors ne permettaient pas de conclure sur l’association éventuelle entre
la lésion histologique et des signes cliniques généraux spécifiques. Une étude conduite plus
tard avec l’AFSSAPS, en 2004, a conclu à l’absence de relation entre ces signes systémiques
et la lésion histologique [51]. Cette lésion apparaît donc comme une trace de l’injection de
vaccin : c’est un tatouage vaccinal [52]. L’étude de Verdier chez le singe [50] a retrouvé le
même type de lésion macrophagique au point d’injection pour les deux adjuvants hydroxyde
d’aluminium et phosphate d’aluminium. La lésion peut se prolonger durant de nombreux
mois. Il n’y a pas d’autre lésion de ce type sur les biopsies faites à distance du point
d’injection vaccinale. Cependant, il faut expliquer pourquoi les cas de MFM publiés
demeurent rares au regard de l’utilisation très étendue des adjuvants aluminiques. Ils sont
plus fréquents en France car ils s’observent essentiellement chez des adultes qui ont connu la
vaccination massive contre l’hépatite B pendant les années 1995-1997. On a avancé
l’hypothèse d’une susceptibilité génétique chez des sujets porteurs du groupe HLA DRB1-
01, fréquent dans l’arthrite rhumatoïde [53].
Accompagnant cette entité musculaire purement anatomo-pathologique, des neurologues ont
décrit chez la plupart des patients présentant une MFM une dysfonction cognitive qui semble
stable avec le temps, caractérisée par un syndrome dysexécutif, des troubles de la mémoire
visuelle, un syndrome de dysconnection inter-hémisphérique, mais cette étude a été réalisée
sans groupe témoin (sujets normaux du même âge) [54,55]. L’imagerie cérébrale ne permet
pas, pour sa part, de confirmer une perturbation cognitive éventuelle.
5.1.3 Neuro-toxicité de l’aluminium ,
Elle est surtout connue et redoutée depuis la constatation d’encéphalopathies chez des
insuffisants rénaux hémodialysés et chez des personnes travaillant dans l’industrie de
l’aluminium. En outre, depuis de nombreuses années on étudie aussi la relation possible entre
l’aluminium et des maladies neurologiques chroniques, en particulier la maladie d’Alzheimer.
L’eau de boisson a été suspectée dans certaines régions mais les études publiées ne sont pas
probantes, d’après l’analyse des publications faites lors de l’expertise collective par l’Institut
de la veille sanitaire, l’Afssa et l’Afssaps [10].
On sait depuis les années 1920 que le caractère neurotoxique de l’aluminium se traduit par
l’apparition de troubles de la mémoire. De nombreuses publications ont concerné le rôle
éventuel de l’aluminium en tant que facteur aggravant, voire responsable, d’autres maladies
« neurodégénératives » du système nerveux : sclérose latérale amyotrophique, démence et
maladie de Parkinson (île de Guam), syndrome de la guerre du Golfe, en particulier. Le(s)
mécanisme(s) de la maladie d’Alzheimer reste(nt) inconnu(s). Le caractère neurotoxique de
l’aluminium et son potentiel à induire des troubles de la mémoire et éventuellement des
déficiences cognitives plus larges, ont pu faire suspecter son rôle dans la maladie
d’Alzheimer. Des discussions comparables à l’égard d’autres métaux (cuivre, zinc) existent de
façon récurrente. En 1980 l’équipe de Wisniewski montra que l’aluminium injecté dans le
cortex du cerveau du lapin induisait des lésions de type dégénérescence neurofibrillaire,
comparables à celles que l’on observe dans la maladie d’Alzheimer[55]. Néanmoins, il a été
prouvé, par la suite, que ces lésions étaient non spécifiques, car non Tau positives [56]. Dans
le cerveau de patients décédés d’encéphalopathie liée à l’hémodialyse (donc d’évolution
chronique), il n’a pas été observé non plus de lésions caractéristiques d’une maladie
d’Alzheimer, ni plaques séniles, ni dégénérescences neuro-fibrillaires. Des constatations
identiques ont été faites sur des souris transgéniques dont les gènes étaient modifiés de façon
à provoquer l’apparition de plaques séniles et de dégénérescences neuro-fibrillaires identiques
à celles de la maladie d’Alzheimer ; il n’a pas été observé de différences entre les souris
consommant de l’eau chargée en aluminium et les témoins consommant de l’eau ionisée [57].
Il a été constaté, à plusieurs reprises, que chez l’animal, la consommation d’eau de boisson à à
forte teneur en aluminium, de façon chronique et précoce (avant la mise bas), entraînait des
électrophysiologiques correspondant à des perturbations des mécanismes de transmission pré-
et post-synaptique chez les nouveau-nés sans pourtant qu’on observe de lésions
microscopiques caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. On a aussi proposé des
traitements chélateurs pour éliminer l’aluminium, modalité thérapeutique qui n’a pas obtenu
de résultats convaincants chez des patients atteints de maladie d’Alzheimer. En conclusion, il
existe un consensus pour considérer l’aluminium comme un produit neurotoxique de façon
aiguê, lors d’une forte ingestion et en cas de consommation chronique à des dosages élevés. En cas de neurotoxicité confirmée, les troubles cognitifs, en particulier de la mémoire,
restent stables lors de l’arrêt de l’intoxication.
5.1.4 Neurotoxicité des adjuvants aluminiques
L’équipe de chercheurs français étudiant la MFM a rapporté en 2009 et 2011, sur de courtes
séries, des troubles des fonctions cognitives chez les malades ayant une MFM, l’hypothèse
invoquée étant celle d’une atteinte neurologique en partie due à l’aluminium [54,55].
D’autres auteurs invoquent aussi la fragilité des nourrissons et des jeunes enfants qui
reçoivent une quantité d’aluminium importante du fait des nombreuses vaccinations à cet âge
[58]. On a évoqué, à l’appui de cette hypothèse, une possible toxicité neurologique de
l’aluminium des solutés de nutrition parentérale chez les nouveaux-nés. Cependant le mode de
diffusion des sels d’aluminium perfusés par voie IV est très différent de celui qui s’opère au
cours de l’absorption de l’hydroxyde d’aluminium des adjuvants [59]. Le rôle hypothétique
des adjuvants aluminiques dans l’étiologie de l’autisme a aussi été évoqué, mais sans aucune
Les mêmes équipes redoutent surtout des complications neuro-dégénératives lointaines, telles
que la maladie d’Alzheimer [61]. Sur ce point, et comme exposé plus haut, l’expérimentation
animale montre une présence d’aluminium bien plus faible dans le cerveau que dans les autres
organes [15] et que la quantité d’aluminium introduite par une vaccination dans l’organisme
reste très faible au regard des autres sources quotidiennes et l’élimination est très importante
et prolongée dans le tissu interstitiel [5,15]. Mais la présence de ce métal dans le cerveau
pourrait jouer un rôle, comme celle d’autres métaux, dans le changement de conformation de
la bêta-amyloïde impliquée dans la pathogénie de la maladie d’Alzheimer. A ce jour cette
hypothèse demeure controversée et rien ne démontre le rôle éventuel de l’aluminium [62]. Par
ailleurs, force est de reconnaître que les rares injections intra-musculaires de petites doses
d’aluminium vaccinal ne pourraient être tout au plus responsables que de troubles cognitifs
inconstants, mal systématisés et ne correspondant ni par leur caractéristiques cliniques, ni par
leur évolution, à ceux observés dans la maladie d’Alzheimer.
5. 2 Tolérance des adjuvants non aluminiques
La question de la sécurité des adjuvants non aluminiques a été posée à plusieurs reprises,
surtout lors de la campagne de vaccination mondiale contre la souche pandémique A (H1N1)
2009. Il convient de rappeler que tous les vaccins avec adjuvants sont soumis à des tests de
toxicité rigoureux et répétés sur l’animal, y compris des tests de génotoxicité et tératogénicité,
avant d’être étudiés chez l’homme en Phase I, II, et III. Les vaccins A(H1N1) 2009 adjuvés
avec des émulsions huile dans l’eau à base de squalène (MF59TM, AF03TM) ont fait l’objet de
multiples études d’innocuité dans le monde entier au sein de cohortes d’enfants,
d’adolescents, d’adultes, de femmes enceintes ou de personnes âgées. On a pu vérifier par
ailleurs leur sécurité au cours des campagnes de vaccination de l’année 2009-2010. Depuis
1997, plus de 22 millions de doses de vaccin antigrippal adjuvé au MF59 ont été administrées
dans le monde sans problème de sécurité. D’une manière générale, aucun effet secondaire
grave n’a été relaté jusqu’ici avec les adjuvants huile dans l’eau et seuls des effets d’intensité
faible à modérée, du type douleur, rougeur, induration au point d’inoculation, ou maux de tête
et fièvre passagère, ont été notés. Aucune recrudescence du syndrome de Guillain-Barré n’a
été observée avec les divers vaccins Influenza pandémiques adjuvés [63,64]. Les cas de
narcolepsie recueillis à cette époque sont analysés plus loin.
6 Adjuvants et maladies auto-immunes
La survenue d’une maladie auto-immune est parfois considérée comme un effet secondaire
potentiel des vaccins et, plus particulièrement, des adjuvants qu’ils contiennent. Il est vrai, sur
un plan théorique, que l’injection d’un adjuvant pourrait induire une auto-immunité.
Cependant, l’apparition d’une maladie auto-immune après une vaccination n’a jamais été
formellement démontrée et aucun des faits sur lesquels repose cette inquiétude ne résiste à
6.1 Peut-on induire une maladie auto-immune par l’administration conjointe d’un antigène et d’un adjuvant ?
On sait, depuis plus de cinquante ans, que l’injection d’auto-antigènes, molécules
constituantes des divers organes, en présence de certains adjuvants, peut induire une
authentique maladie auto-immune contre l’organe contenant l’antigène en question. C’est
ainsi que l’on peut induire une encéphalomyélite allergique expérimentale avec la protéine
basique de la myéline, une thyroïdite avec la thyroglobuline, une myasthénie avec le récepteur
de l’acétylcholine ou une arthrite avec le collagène. Tous les adjuvants ne permettent pas
l’induction de telles maladies. L’adjuvant le plus couramment utilisé dans ces modèles
expérimentaux développés dans plusieurs espèces, en particulier la souris, le rat et le singe, est
l’adjuvant complet de Freund qui est à base de mycobactéries tuées. La maladie auto-
immune peut ressembler à la maladie humaine concernée à la différence près que, dans la
majorité des cas, elle guérit spontanément en quelques semaines, probablement en raison
d’une réaction d’immunorégulation active. Il ne s’est jamais révélé possible, en dépit de
nombreuses tentatives, d’induire une maladie auto-immune expérimentale avec certains
antigènes et plus généralement contre certains organes. C’est, en particulier, le cas du
pancréas endocrine contre lequel une auto-immunisation expérimentale, contre l’insuline ou
des extraits de pancréas, n’a jamais abouti à l’apparition d’un diabète insulino-dépendant.
A la réserve près de la nature de l’adjuvant il y a donc en théorie la possibilité qu’un vaccin
induise une maladie auto-immune si l’adjuvant vient au contact d’un auto-antigène d’organe
ou d’une molécule qui lui ressemble sur le plan structural (mimétisme moléculaire).
Plusieurs remarques essentielles s’imposent:
- les maladies auto-immunes expérimentales ne surviennent que chez certains animaux
présentant une susceptibilité génétique particulière,
- une deuxième injection de l’auto-antigène (en quelque sorte un rappel vaccinal)
n’induit pas de rechute de la maladie probablement en raison des phénomènes
- la survenue de la maladie auto-immune nécessite l’utilisation de doses très
significatives d’auto-antigène, de loin supérieures à celles des antigènes dans les
vaccins, surtout si l’on considère que l’antigène du vaccin ne peut agir que par
- l’utilisation isolée d’adjuvants sans auto-antigène n’induit pas de maladies auto-
immunes ce qui aurait pu être concevable (mais n’a jamais été observé) dans la mesure
où les antigènes des muscles ou de la peau, au contact desquels l’adjuvant est placé,
auraient pu engendrer une réaction auto-immune anti-muscles ou anti-peau. La seule
exception à cette règle mais qui n’a rien à voir avec les adjuvants utilisés dans les
vaccins chez l’homme est l’adjuvant complet de Freund dont l’injection répétée peut
induire une arthrite inflammatoire. C’est une situation bien différente de celle des
vaccins utilisés chez l’homme ou l’animal car les mycobactéries de l’adjuvant de
Freund contiennent de grandes quantités de protéines de choc thermique à l’origine de
- de façon inattendue l’administration isolée, chez la souris, d’adjuvants agissant par la
stimulation des récepteurs TLR non seulement n’induit pas de maladies auto-immunes
mais peut prévenir la survenue d’une maladie auto-immune spontanée comme le
diabète insulinodépendant de la souris NOD.
En conclusion, on peut certes expérimentalement induire une maladie auto-immune par l’administration délibérée d’un auto-antigène en présence d’un adjuvant puissant. Encore faut-il que la quantité d’auto-antigènes (ou de molécules présentant un mimétisme structural avec un auto-antigène) soit suffisante. 6.2 Approches méthodologiques pour retenir la responsabilité d’un adjuvant
Avant d’affirmer qu’un adjuvant peut induire une maladie auto-immune, il faut réunir
a) une relation chronologique doit être établie entre l’administration du vaccin et la
survenue de la maladie avec un délai raisonnable entre les deux événements : quelques
semaines à quelques mois si on se réfère aux modèles expérimentaux ou plus
généralement à la cinétique des réponses immunitaires ;
b) des analyses épidémiologiques démontrant que cette relation n’est pas la conséquence
d’une simple coïncidence. Il est prévisible qu’en vaccinant un très grand nombre
d’individus on observera chez certains d’entre eux l’apparition d’une maladie auto-
immune comme cela est le cas dans une population non vaccinée ;
c) la recherche d’une explication physiopathologique plausible plus précisément
immunologique, est souhaitable, mais elle n’est pas indispensable si les arguments
Dans la pratique, selon les recommandations du Comité de Sécurité des Vaccins de
l’Organisation Mondiale de la Santé, la démarche implique, à la réception d’une alerte
signalant l’apparition de manifestations cliniques pouvant relever d’une maladie auto-immune
après une vaccination, de valider les données cliniques, de rechercher activement des données
de confirmation, et de mettre en place des études épidémiologiques comparant une population
vaccinée à une population témoin non vaccinée, idéalement de façon prospective à grande
échelle comme cela est réalisé pour les nouveaux vaccins, éventuellement de façon
rétrospective avec tous les biais que cela peut comporter.
6.3 Situations incriminées 6.3.1 Vaccin contre l’hépatite B et sclérose en plaques
Il a été rapporté, dans les années 90, que des cas de sclérose en plaques avaient été
observés après vaccination contre l’hépatite B en France, à l’issue d’une importante
campagne de vaccination qui avait concerné plusieurs millions d’enfants et surtout de
jeunes adultes. La question fut posée de savoir si ces cas de sclérose en plaques n’étaient
Pour soutenir cette possibilité, certains avaient fait la remarque qu’il existe une identité de séquence d’acides aminés entre la protéine HBs contenue dans le vaccin et la protéine basique de la myéline, ce qui peut suffire pour induire une encéphalomyélite
allergique expérimentale dans certaines souches de souris en présence de certains
adjuvants. En fait, l’homologie de séquence ne porte que sur sept acides aminés ce qui
n’est vraisemblablement pas suffisant.
Très rapidement, l’attention se concentra sur la validité épidémiologique des données
présentées, au-delà de l’émoi compréhensible suscité par ces affirmations largement
reprises dans la presse française (à quelques très rares exceptions près la controverse fut
limitée à notre pays). Deux articles majeurs portant sur des centaines de sujets furent
publiés dans le New England Journal of Medicine rapportant des comparaisons avec des
groupes de sujets non vaccinés présentant les mêmes caractéristiques démographiques.
Aucune de ces études n’apporta d’arguments soutenant l’hypothèse d’un lien entre la
vaccination anti-HBs et la sclérose en plaques [65,66].
En 2008 un article portant sur des enfants concluait de même à l’absence de lien
significatif entre la vaccination contre l’hépatite B et la sclérose en plaques. L’article
suscita néanmoins une controverse car l’étude rétrospective de sous-groupes, recevant
différents vaccins, suggérait la possibilité d’un lien [66]. L’analyse approfondie de
l’ensemble des données par le Haut Conseil de Santé Publique et par le Comité des
Vaccinations du Ministère de la Santé conduisit à la conclusion qu’il n’y avait pas
d’arguments scientifiques en faveur d’un lien entre la vaccination et la sclérose en plaques
et recommanda de continuer les vaccinations [68,69].
En conclusion, rien ne prouve aujourd’hui que la vaccination contre l’hépatite B expose au risque de sclérose en plaques. Prétendre que cette relation est un fait représente une forme de contre-vérité avec de graves effets délétères. En premier lieu, elle plonge dans le désarroi des malades atteints de sclérose en plaques et ayant été vaccinés ou leur famille. En second lieu, elle freine l’extension d’une vaccination contre une maladie hautement contagieuse représentant un risque sérieux et donnant lieu à une morbidité et une mortalité significative par hépatite fulminante, cirrhose ou cancer du foie, et dont il est possible de modéliser l’augmentation de fréquence sous l’effet de la régression de la vaccination en France. 6.2.2 Vaccin contre la grippe et syndrome de Guillain-Barré
Il avait été rapporté en 1976-77 que des cas de Guillain-Barré étaient apparus à la suite
d’une campagne de vaccination contre un virus de la grippe aux Etats-Unis, vaccin sans
adjuvant. Le nombre de cas succédant à la vaccination fut comparé à celui observé dans
une population témoin non vaccinée rétrospective. Certes, une différence significative fut
alors observée mais deux arguments jetèrent un doute sur l’interprétation des résultats.
- En premier lieu, la constitution du groupe témoin fut contestée ;
- En second lieu, le vaccin utilisé ne contenait pas d’adjuvant, comme c’est le cas pour
tous les vaccins contre la grippe utilisés aux Etats-Unis.
En tout état de cause, des études extensives furent entreprises dans les pays anglo-saxons
de façon prospective pour rechercher un lien possible entre vaccination contre la grippe et
syndrome de Guillain-Barré. Comme l’indiquent clairement les articles publiés, ce lien ne
6.3.3 Vaccin contre la grippe et narcolepsie
Les autorités réglementaires ont récemment été alertées par l’apparition de symptômes
neurologiques de narcolepsie survenant à des temps variables après vaccination avec le
vaccin H1N1 2009 PandemrixTM chez des enfants et adolescents de 4 à 19 ans. Aucun cas
n’a été signalé chez les enfants de moins de quatre ans ni chez les adultes (>19ans). Ces
effets neurologiques ont surtout été observés en Finlande, mais plusieurs autres pays
européens dont la Suède en ont également fait état. En France, on a recensé quelque 18
cas de narcolepsie depuis 2009, survenus essentiellement après vaccination avec le vaccin
H1N1 pandémique adjuvé avec du squalène (PandemrixTM), mais à des temps
extrêmement variables après la vaccination. La narcolepsie est une maladie comportant
des troubles du sommeil, des périodes de somnolence soudaine éventuellement associées à
une cataplexie, c’est-à-dire une perte brutale du tonus musculaire souvent à la suite d’une
émotion. De nombreux arguments militent en faveur d’une origine auto-immune de la maladie en particulier l’association quasi constante à certains antigènes HLA et la
présence d’auto-anticorps dirigés contre certaines structures cérébrales ainsi que l’effet
favorable dans certains cas des traitements par des immunoglobulines intraveineuses.
Les autorités réglementaires européennes n’ont pas réussi pour l’instant à tirer une
conclusion sur une éventuelle relation de cause à effet entre la vaccination et l’apparition
d’un épisode de narcolepsie. Il n’existe pas d’études comparatives avec un groupe témoin
dignes de foi. En outre, il est frappant de remarquer que la grande majorité des cas n’a été
observée qu’en Scandinavie. Mais l’épidémiologie de la maladie est mal connue et la
possibilité a été évoquée par les spécialistes d’éléments endémiques. Cette situation mérite
6.3.4 Syndrome inflammatoire associés aux adjuvants( ASIA)
Un médecin israélien, Y. Shoenfeld, a récemment décrit un syndrome qu’il a appelé ASIA
(Auto-immune and auto-inflammatory syndrome induced by adjuvants) qui rassemble
toute une série d’observations cliniques a priori sans lien, incluant notamment le
syndrome de la Guerre du Golfe, la myofasciite à macrophages et l’auto-immunité qui
serait liée à l’inflammation due au silicone [71]. Aucune preuve scientifique n’a été
apportée sur l’existence de liens entre ces syndromes ou d’autres syndromes apparentés et
l’utilisation d’adjuvants. Le cas de la myofasciite à macrophages a été discuté plus haut
(cf 5.1.2). Quant au silicone, il s’agit d’un débat très ancien qui n’a jamais été tranché et
qui est a priori distinct de l’utilisation d’adjuvants. S’ajoute, à cet assemblage de données
cliniques disparates et sans lien solide, l’association à des données expérimentales
ponctuelles le plus souvent non validées pour ne pas dire ininterprétables. Au-delà de ce
jugement il faut retenir le souhait que doit partager tout médecin ou scientifique, de ne pas
lancer des idées aussi alarmantes sans fondement. On pourrait reprendre chacun des très
nombreux arguments avancés par Y. Shoenfeld l’un après l’autre mais cela serait
fastidieux et inopérant dans la mesure où il est très difficile de prouver qu’un mécanisme
physiopathologique proposé n’est pas exact. Mieux vaudrait se pencher sur chacun des
syndromes inflammatoires évoqués et discuter, de façon approfondie, leur réalité, leur
pathogénie et leur lien avec l’utilisation d’adjuvants. Il conviendrait d’ailleurs de ne pas
tous les rassembler sous un même vocable tant leur mode d’action est différent.
6.4 Conclusion.
La survenue d’une maladie auto-immune après l’administration d’un vaccin a suscité une
grande attention depuis plus de quarante ans, et même depuis plus longtemps si l’on se réfère
aux encéphalites auto-immunes observées après les vaccinations entreprises contre la rage par
Louis Pasteur avec des moelles épinières de lapin infecté par le virus rabique. Trois cas ont
particulièrement défrayé la chronique médicale et médiatique. Aucun d’entre eux, nous
l’avons vu plus haut, n’emporte la conviction. Cela n’empêche pas pour autant de rester
vigilants sans néanmoins tomber dans l’attitude d’une accusation non fondée dont les
conséquences peuvent être graves. La résurgence de la maladie prévenue par le vaccin
entraîne, de façon certaine, une morbidité très supérieure à celle hypothétique de la maladie
auto-immune imputée. On l’a vu encore récemment avec l’épidémie de rougeole qui a sévi en
Europe ces dernières années suite au non respect des règles de vaccination des jeunes enfants.
7 CONCLUSIONS GENERALES
L’Académie de médecine, au terme de ce rapport, apporte les réponses suivantes aux 5 questions posées : Question 1 Les adjuvants vaccinaux sont-ils nécessaires, en particulier ceux comportant de l’aluminium ?
Les adjuvants restent indispensables à la plupart des vaccins, notamment les plus récents et les
plus purifiés et aussi pour les vaccins du futur. Leur rôle est de stimuler les mécanismes de
l’immunité innée afin d’activer les cellules qui produisent la réponse immune acquise
Question 2 Que sait-on actuellement du cheminement de l’aluminium vaccinal dans l’organisme
L’aluminium présent dans les adjuvants vaccinaux est sous une forme particulière répondant
à des normes physico-chimiques très précises. Des recommandations (OMS, FDA) ont permis
d’établir des valeurs toxicologiques de référence pour l’aluminium alimentaire,
déterminées à partir de l’expérimentation animale et extrapolées à l’homme : le taux minimal
de risque ou MRL (minimal risk level) est fixé à 1 mg/Kg/jour. Il tient compte essentiellement
du risque de neurotoxicité. Les vaccins du calendrier vaccinal contiennent une dose
d’aluminium réglementaire inférieur à 0,85mg/dose.
La cinétique comparée entre aluminium ingéré et aluminium injecté est bien étudiée et elle
indique que par voie digestive l’aluminium de l’alimentation courante est très peu absorbé
tandis qu’administré par voie sanguine il se concentre principalement dans l’os, alors que sa
présence dans le cerveau est en très faibles quantités.
Un seul travail expérimental, utilisant les adjuvants marqués, démontre que la quantité
d’aluminium importée par les vaccins injectés aux nourrissons et prévus par le calendrier
vaccinal exposent à un risque très inférieur à la dose de sécurité minimale actuellement
Question 3 Existe-t-il des preuves établies d’une possibilité de toxicité neurologique de l’aluminium vaccinal ?
Même si de très faibles quantités d’aluminium sont présentes dans le tissu cérébral la relation
lointaine avec la maladie d’Alzheimer fait débat depuis des décennies, mais sans preuves,
En particulier, chez les patients décédés d’encéphalopathies dues à l’hémodialyse et chez
l’animal les lésions cérébrales ne sont pas morphologiquement caractéristiques de la maladie
d’Alzheimer. Aucune preuve de toxicité neurologique imputable à l’aluminium de
l’alimentation ou des adjuvants n’ayant pu être fournie, il existe un consensus pour considérer
l’aluminium comme un produit neurotoxique de façon aiguë, lors d’une forte ingestion et en cas de consommation chronique à des dosages élevés. Dans la Myofasciite à macrophages
les troubles cognitifs publiés ne correspondent pas non plus à ceux de la maladie d’
Question 4 Quels sont les nouveaux adjuvants vaccinaux, leur utilité, leur toxicité éventuelle ?
Les adjuvants non aluminiques nouveaux et/ou en cours d’investigation ne sont pas destinés
au remplacement des sels d’aluminium, mais à permettre d’élaborer d’autres vaccins contre
des maladies telles que le paludisme, l’infection à VIH, la tuberculose ou certains cancers. Les
différents adjuvants ne sont pas interchangeables et demeurent spécifiques de tel ou tel
vaccin. Pour le phosphate de calcium, parfois revendiqué en remplacement de l’aluminium,
les études sont dissociées, voire contradictoires sur son efficacité. Le débat reste donc ouvert
et des travaux supplémentaires seraient souhaitables.
Si la recherche s’orientait pour remplacer l’aluminium, la substitution ne pourrait être faite qu’après de longs et nombreux essais et contrôles, nécessitant de nombreuses années (environ 5 à 10 ans). Question 5 L’auto-immunité due aux adjuvants est-elle une menace réelle ? Quel que soit l’adjuvant utilisé dans un vaccin, la question de l’auto-immunité sera
toujours soulevée. L’analyse détaillée des conditions nécessaires à la provocation d’une
maladie auto-immune n’apporte aucune preuve à ce jour permettant d’incriminer les vaccins
Un moratoire portant sur l’utilisation des vaccins contenant un adjuvant aluminique rendrait
impossible, sans aucune preuve, la majorité des vaccinations. La résurgence de la maladie
prévenue par le vaccin entraînerait, de façon certaine, une morbidité très supérieure à celle,
hypothétique, des maladies neurologiques ou auto-immunes imputées.
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Tableau I : Teneur en aluminium de différents vaccins commercialisés du calendrier vaccinal français.
Vaccins Spécialité Quantité d’aluminium
Diphtérie-tétanos-polio-coqueluche acell-
haemophilus Diphtérie-tétanos-polio- coqueluche acell
Diphtérie-tétanos-polio-coqueluche acell-
Diphtérie-tétanos-polio-coqueluche acell-
haemophilus Diphtérie-tétanos-polio- coqueluche acell
Diphtérie-tétanos-polio- coqueluche acell
Diphtérie-tétanos-polio- coqueluche acell
Résumé Les adjuvants restent indispensablesà la plupart des vaccins, notamment les plus purifiés,
ainsi qu’en toute probabilité aux vaccins du futur. Leur rôle est de stimuler les mécanismes de
l’immunité innée afin d’activer les cellules qui produisent la réponse immunitaire adaptative.
L’aluminium présent dans les adjuvants vaccinaux est sous une forme particulière répondant à
des normes physico-chimiques très précises. Des recommandations officielles (OMS, FDA)
ont fixé, à partir de l’expérimentation animale, des valeurs sécuritaires pour l’aluminium
alimentaire : le taux minimal de risque ou MRL (minimal risklevel ) a été fixé à 1 mg/Kg/jour. Les vaccins du calendrier vaccinal contiennent une dose d’aluminium
réglementaire inférieure à 0,85 mg/dose.
Un travail expérimental, utilisant de l’aluminium marqué, a montré que la quantité
d’aluminium apportée par les vaccins injectés aux nourrissons dans le cadre du calendrier
vaccinal demeure très inférieure à la dose de sécurité minimale définie pour l’alimentation.
Même si de très faibles quantités d’aluminium se retrouvent dans le tissu cérébral, la relation
lointaine entre aluminium et maladie d’Alzheimer fait débat depuis des décennies sans
qu’aucune preuve n’ait pu être apportée. En particulier, chez les hémodialysés décédés
d’encéphalopathie et chez l’animal d’expérience à qui on a injecté de l’aluminium, les lésions
cérébrales ne sont pas celles de la maladie d’Alzheimer. Dans la myofasciite à macrophages,
les troubles cognitifs publiés ne correspondent pas non plus à ceux de la maladie d’Alzheimer.
Aucune preuve de toxicité neurologique imputable à l’aluminium de l’alimentation ou des
vaccins n’a pu encore être fournie à ce jour.
Les adjuvants non aluminiques nouveaux et/ou en cours d’investigation ne sont pas destinés à
remplacer les sels d’aluminium, mais à permettre d’élaborer des vaccins nouveaux contre des
maladies telles que le paludisme, l’infection à VIH, la tuberculose ou certains cancers. Les
différents adjuvants ne sont pas interchangeables et demeurent spécifiques de tel ou tel
vaccin. Pour ce qui concerne le phosphate de calcium, qu’on a proposé pour remplacer
l’aluminium, les études d’efficacité ont donné des résultats variables, voire contradictoires. Le
débat reste donc ouvert et des travaux supplémentaires seraient souhaitables. Si la recherche
s’orientait vers le remplacement de l’aluminium dans les vaccins, la substitution ne pourrait se faire qu’après de longs et nombreux essais, contrôles, et études cliniques qui nécessiteraient plusieurs années (environ 5 à 10 ans).
L‘analyse détaillée des conditions nécessaires à la provocation d’une maladie auto-immune
n’apporte aucune preuve à ce jour permettant d’incriminer les vaccins ou les adjuvants.
Tout moratoire portant sur la non-utilisation des adjuvants aluminiques rendrait impossible,sans pourtant aucun argument probant, la majorité des vaccinations. La
résurgence des maladies prévenues par ces vaccins entraînerait par contre, et de façon
certaine, une morbidité très supérieure à celle, hypothétique, des maladies auto-immunes ou
neurologiques imputées à la vaccination.
* Groupe de travail sur les adjuvants vaccinaux : JF Bach, H Bazin, P Bégué, M Girard, M Rey, JM Vallat. Experts auditionnés (dans l’ordre alphabétique)
Professeur Jean-François Bach. Académie des sciences, Académie de médecine Docteur Nathalie Garçon. Directeur, Centre des adjuvants. Vice-présidente. Laboratoire GSK. (Belgique) Professeur Michèle German-Fattal. Immunologiste. Faculté de pharmacie (Chatenay-Malabry). Docteur Jean Haensler. Directeur R et D. Service des adjuvants. Laboratoire Sanofi-Pasteur. (Lyon) Docteur Anne-cécile Roumaniol. Immunologiste. Laboratoire Bertin Pharma et CEA (Fontenay aux Roses) Docteur Elizabeth Seauzat. Service des adjuvants. Laboratoire Sanofi-Pasteur. (Lyon) Professeur Jean-Michel Vallat. Service de neurologie. CHU Dupuytren. (Limoges)
P. Bégué, M. Girard, H. Bazin, déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt avec le contenu de ce rapport ; JF Bach déclare avoir participé à quelques réunions scientifiques organisées par GSK et SANOFI PASTEUR au cours de ces dix dernières années.
L’Académie, saisie dans sa séance du mardi 26 juin 2012, a adopté le texte de ce rapport à l’unanimité.
Europass Curriculum Vitae Personal information First name(s) / Surname(s) Andrea Lenzi Address(es) Department of Experimental Medicine University of Rome “Sapienza” Viale Regina Elena 324 Occupational field Endocrinology, Andrology and Reproduction Medicine Work experience 2001 Full Professor of Endocrinology 2002-2010 Degree course in Medicine at the Univ
Myoglobine TEST CARD Test rapide en une étape pour la détection qualitative de la Myoglobine, dans le sang total, sérum ou plasma. Usage professionnel de diagnostic in vitro seulement. UTILISATION Le test Myoglobine est un test rapide d’immunochromatographie pour la détection qualitative de la Myoglobine humaine dans le sang total, sérum ou plasma apportant une aid