Duboisset-Broust Lauren et Rybak Julie - Master SETE 2011
Sommaire Introduction I. Les grands laboratoires des pays développés et l’éthique médicale:
A. Les caractéristiques des firmes pharmaceutiques et le principe d’éthique :
Mécanisme de production des médicaments
Les « me too products » = recherche immédiate de profit
Le développement durable dans l’industrie pharmaceutique
II. Le poids des pays du Tiers Monde face aux géants du Nord : Impérialisme stratégique ? :
- La faiblesse des coûts et des contrôles
- Relation Nord/Sud : impérialisme stratégique ?
III. Besoin d’émergence d’une industrie pharmaceutique locale :
A. Nécessité de répondre aux besoins du continent
B. Une des solutions à l’intégration des pays africains dans le milieu des médicaments :
Conclusion Bibliographie
A l’origine, les médicaments étaient fabriqués par les pharmaciens à partir de substances végétales
ou minérales. L'industrie pharmaceutique moderne est née à la fin du XIXe siècle grâce au
développement de la chimie qui a permis la production de médicaments de synthèse. L’industrie
pharmaceutique rassemble les activités de recherche, de fabrication et de mise en vente des
médicaments. C’est une des industries les plus rentables et importantes économiquement au
Ce secteur représente un pilier de certaines économies. L’industrie pharmaceutique suisse, par
exemple, alors que la crise économique touche la plupart des secteurs, affiche une productivité trois
fois supérieure à celle de l’ensemble de l'économie nationale. Celui-ci est le seul à connaître une
croissance importante de ses exportations. Les exportations du secteur s’élève à 27% du total des
Entre 2000 et 2008, l’industrie pharmaceutique croissait de 11% par an, alors que l'économie suisse
Les 10 premiers laboratoires pharmaceutiques mondiaux sont, par ordre de tail e en US dollar
- Pfizer-Wyeth (US): 75 milliards de dollars
- Merck & co – Schering-Plough (US): 47 milliards
- Hoffman-La Roche-Genentech (Suisse): 43.1 milliards
- Sanofi-Aventis (France) : 34.9 milliards
- Johnson & Johnson (US): 24.6 mil iards
- Bristol-Myers-Squibb (US): 20.6 milliards
Les industries pharmaceutiques sont donc des superpuissances financières non négligeables
puisqu’el es participent en grande partie à la création de richesses des pays. En France, en 2005 le
secteur du médicament représentait 2,2% du PIB avec un chiffre d’affaire de 33,1 mil iards d’euros.
Les bénéfices colossaux que ces firmes enregistrent leur permettent d’investir dans la recherche afin
de développer les médicaments mais également leur confère un important pouvoir et une influence
En analysant cette énumération des géants pharmaceutiques, on se rend compte de l’omniprésence
des pays développés sur le secteur. Sur les dix premiers laboratoires pharmaceutiques mondiaux, 5
sont américains, 2 sont suisses, 2 sont britanniques et 1 est français.
Longtemps nous avons cru que l’industrie pharmaceutique travail ait avant tout pour notre bien-être.
On découvre cependant aujourd’hui que la plupart de ces firmes partagent un but principal, qui n’est
pas l’amélioration de la santé des individus mais la recherche de profits. Nous ne pouvons pas
ignorer les bénéfices que nous a apportés le développement de cette industrie mais nous devons
mettre en avant les dérives de ces grandes firmes. En effet, afin d’augmenter leur chiffre d’affaire
certaines firmes n’hésitent pas à adopter des pratiques risquées pour les consommateurs ou à
profiter de leur puissance économique afin de parvenir à leur fin au détriment de population ou pays
I. Les grands laboratoires des pays développés et l’éthique médicale : A. Les caractéristiques des firmes pharmaceutiques et la notion d’éthique Historique de l’éthique médicale :
- Code de Nuremberg : premier document en la matière en 1947 (après le procès des médecins nazis)
- Déclaration d’Helsinki en 1964 sur les principes éthiques de la recherche médicale
- Déclaration de Manil e en 1981 sur les études cliniques dans les PVD
Ce dernier impose le respect du consentement des participants, la compétence des investigateurs,
confidentialité et la protection des sujets.
Chaque principes des ces code et déclarations doivent être respectés. Malheureusement, le manque
de sanction entraine souvent la transgression de ces règles.
- en France, le Stalinon (antiseptique) tua 102 patients en 1955
- Thalidomide responsable de 12 000 foetopathies de 57 à 62
- Talc Morhange : intoxication de 145 nourrissons + décès de 36
Tous ces malheureux exemples ont mené à la précision des règles sur les essais cliniques. Ils sont
décrits dans la Loi Huriet-Serusculat du 20 décembre 1988. Le mécanisme de production des médicaments :
On distingue 3 segments de marché (en fonction de la classification des molécules) :
- Les princeps : médicaments de prescription et généralement rembourses. La dépense en R&D qui
- Les génériques : copies légales des médicaments princeps, remboursés et dont le brevet est
- Les OTC : over the counter qui sont les produits d’automédication en vente libre et non
remboursables. Les OTC supposent des frais de publicité assez élevés.
Ce sont les princeps qui représentent la part de marché la plus élevée avec 78% des ventes, c’est
Les accords ADPIC (Accords sur les aspects des droits de propriété intellectuelle touchant au
commerce) ont été signés en 1994. Les ADPIC ont conduit à l’instauration d’un système de protection
des produits pharmaceutiques. Le système de brevet par exemple confère aux firmes une situation
de monopole dans la mesure où chaque nouvel e molécule bénéficie d’un brevet dune durée de 20
ans pouvant être prolongée par un certificat complémentaire de protection dune durée maximale de
5 ans. Il faut donc attendre 25 ans avant que le médicament puisse être décliné en génériques. La rentabilité :
L’industrie pharmaceutique, aux Etats-Unis est considérée comme l’une des plus rentables à l’heure
actuelle, avec un taux de retour sur investissement deux fois supérieur à la moyenne des industries.
Le vieillissement de la population, l’amélioration du niveau de vie dans les pays émergents et les
progrès thérapeutiques a venir (sur 18 000 pathologies recensées par l’OMS, 12 000 n’auraient pas
encore de traitement satisfaisant) permettent d’assurer une croissance du marché durable.
Cette forte rentabilité dans le secteur s’explique également par l’externalisation croissante des
différentes phases de production traduisant une volonté de se recentrer sur le c ur du métier. Ce
processus a permis aux firmes de diminuer leurs coûts de production (réalisation d’économies
d’échelle en recherche et partage de compétences). Enjeu politique :
Ces puissances financières s’expriment également sur le plan politique.
Lors des campagnes présidentielles qui ont conduit George W Bush à la tête des Etats Unis, la PhRMA
(Pharmaceutical Research and Manufacturers of America : association des producteurs et chercheurs
dans le domaine pharmaceutique) a versé 25 millions de dollars dans la campagne. 70% de cette
somme a été versée au républicain. Cela s’est traduit par la suite par l’intégration de plusieurs
membres de PhRMA au sein de son équipe.
Ces firmes possèdent globalement une forte influence sur les pouvoirs publics tels l’OMS ou les
gouvernements. La dépendance financière de ces derniers permet aux firmes d’avoir un certain
pouvoir dans la prise de décisions des pouvoirs publics. Pouvoir qui leur octroie plus de liberté dans
B. Controverses Les effets secondaires :
La FDA (Food and Drug Administration) est l’organisme américain qui gère les denrées alimentaires
et les médicaments. Il a le pouvoir d’autoriser et à l’inverse de refuser la commercialisation des
médicaments sur le territoire des Etats Unis. La FDA prend sa décision à la suite d’examens
toxicologiques. LEMEA est son équivalent européen.
Un médicament est mis sur le marché si la balance penche en faveur des bénéfices par rapport aux
effets secondaires. Mais les études ne permettent pas d’identifier tous les effets secondaires
possibles. En effet, certains apparaissent après la mise sur le marché, une fois que le médicament est
utilisé par des milliers de personnes.
Des autorités sont responsables de la pharmacovigilance ou surveillance des effets secondaires.
Toutefois, on se rend compte que la banque de données Eudravigilance (rassemblant les effets
secondaires) n’est pas accessible au public. Cela souligne le manque de transparence de l’industrie.
Malgré la présence des organismes de contrôle, la recherche de profit immédiat des firmes
pharmaceutiques a conduit à de nombreuses reprises à des négligences notamment au niveau des
Prenons les cas de la mise en circulation de lisomeride et du Mediator fabriqués par le laboratoire
Servier. Servier est le premier groupe pharmaceutique français indépendant et 2ème groupe
pharmaceutique français au niveau mondial. C’est la 9ème fortune de France (2009) avec 3.8 mil iards
Lisoméride a été vendu aux Etats-Unis sous le nom de Redux comme médicament coupe-faim. Il a
été pris par plus de 7 millions de français entre 1985 et 1997. Or, il a entrainé chez les patients des
complications pulmonaires graves telles que de l’hypertension artérielle pulmonaire : affection
souvent mortelle. Ce n’est qu’en 97 soit 12 ans après sa mise en circulation que le médicament a été
Le Mediator a été commercialisé en France en 76. A l’origine, le médicament est réservé aux
diabétiques en surcharge pondérale mais il a été ensuite prescrit aux patients voulant perdre du
poids. Cependant, entre 500 à 1000 morts et 3500 hospitalisations en France s’en sont suivies. Selon
une lettre publiée par le Figaro, l’Agence du Médicament avait été prévenue par les médecins,
professeurs de la Caisse d’Assurance Maladie dès 98 sur le risque lié à l’utilisation non contrôlée de
ce médicament. Et il n’a été retiré que 11 ans après du marché. (en novembre 2009).
Dans une interview publiée par Le Monde, les laboratoires Servier se disent victimes d’une
manipulation et s’étonnent qu’aucune observation n’ait jamais été formulée concernant le Mediator
Des controverses comme le Mediator ont fait naitre ou bien renforcé pour certains des doutes sur
l’éthique des firmes pharmaceutique. Le but est-il de vendre à tout prix, au détriment du bien être
Le groupe pharmaceutique suisse Roche se classe en tête, avec comme points forts la sécurité des
médicaments et la politique en matière d'études cliniques.
Cependant, certains de ses médicaments font quand même l'objet de critiques. Témoignant devant
le Sénat américain, David Graham, collaborateur de la FDA, citait le Roaccutane (isotrétinoïne) de
Roche comme un médicament selon lui trop dangereux. S'il est pris par une femme enceinte, ce
médicament contre l'acné entraîne un risque de malformations du f tus. Des créations de cartels et ententes :
En 2001, le groupe Roche est reconnue coupable par la Commission européenne d’avoir crée un
cartel d’entreprises pharmaceutiques dans le domaine des vitamines et est condamnée à une
En 2011, Roche est accusée d’entente avec Novartis pour imposer à un prix exorbitant le traitement
Certaines firmes ont conclu des accords il égaux avec des fabricants de génériques pour que ceux-ci
ne proposent pas leurs génériques à des prix trop bas. Certaines ont même refusé de continuer à
fournir un médicament aux patients tant que les autorités n’acceptaient pas une augmentation de
La vente hors prescription :
Les ventes pour un usage hors indication représentent une part importante du chiffre d’affaires des
firmes. En 2004, les indications présentées aux médecins ne correspondaient pas aux indications
officielles dans 35% des cas, inventant même dans 9% des cas des indications totalement différentes
(Revue Prescrire). Pourtant, le nombre d’infractions officiellement constaté dans les rapports est
pratiquement nul, la FDA rapporte 4 cas concernant les firmes suivantes : Lilly, J&J, Novartis et
Ce manque de transparence s’explique par le fait qu’il n y ait aucune obligation légale de faire
connaitre l’ensemble des études menées sur un médicament. De plus, les firmes ont parfois tout
intérêt à cacher leurs résultats car si la FDA vient à émettre un avis négatif sur le produit, ce sont des
milliards de dollars qui s’envolent. Par exemple, la pilule Acomplia censée soigner l’obésité : La FDA a
émis un avis négatif sur la diffusion de ce médicament outre Atlantique en raison d’effets
secondaires graves comme déclencheur de dépression grave, voire de tentatives de suicide chez
certains malades. C’est un marché de 3 mil iards de dollars par an qui échappe alors au groupe
Sanofi-Aventis avec la suspension de commercialisation du produit.
La firme la plus concernée par le retrait de ses médicaments du marché était Pfizer sur la période
2000-2005 : 8 médicaments ont été retirés.
EMEA très lente à réagir par rapport à la FDA qui a diffusé 107 mises en garde en 2005. Les « me too products » font référence a la mise en vente de « nouveaux » médicaments (plus chers)
qui, en fait, ne varient pas des anciens. Cela s’explique par la recherche immédiate de profit plutôt
que de rechercher des médicaments vraiment novateurs. Le markéting :
Sanofi-Aventis est le premier groupe pharmaceutique en France (numéro 1 en Europe et 5ème au
niveau mondial en 2009). Dans l’édition du mercredi 30 avril 2008, Le Canard Enchainé révélait un
document de la direction du laboratoire mentionnant la nécessité de « neutraliser la grande presse ».
Sont mentionnés le nombre de pages de publicité achetés par le groupe dans divers magazines
Les firmes investissent des sommes considérables dans le marketing. Pour la période 1991-2000,
neufs des laboratoires les plus importants (Pfizer, Warner-Lambert Co., Eli Lilly Co., Schering-Plough
Corp., SmithKline Beecham…) ont dépensé 316 mil iards de dollars US en frais de marketing et
Elles font de la publicité auprès des médecins : visite de délégués médicaux, avantages offerts aux
médecins. Règlement : l’information doit être objective et les cadeaux ne pas dépassés une certaine
valeur. Règles très vagues. Par exemple dans le cas de J&J, en ce qui concerne les cadeaux et
avantages divers, la firme indique qu’on doit faire preuve de « bon sens ». La notion de développement durable dans l’industrie pharmaceutique :
Une nouvelle demande de la part des consommateurs nait vis-à-vis de l’achat de des produits
pharmaceutiques : ils s’attachent au fait qu’il y ait moins de pol ution à la création, que la fabrication
soit opérée dans des conditions socialement acceptables et dans une vision durable.
En France, depuis 1993, le groupe de travail Environnement et vigilance sanitaire du Syndicat
national de l'industrie pharmaceutique (Snip) mène une enquête bisannuelle ayant pour principal but
la mesure et le suivi sur le long terme de l'impact de l'activité de production pharmaceutique sur
l'environnement. Elle étudie un certain nombre d'indicateurs de l'impact environnemental de ce type
d'activité : les émissions de polluants dans l'air et dans l'eau, l'utilisation des composés organiques
volatils, la production et la gestion des déchets liés à l'activité sont particulièrement étudiés. La
qualité des enquêtes menées s’améliore d’année en année, englobant une part grandissante de
l’activité pharmaceutique et prenant en compte de plus en plus d’indicateurs pertinents. Les études
ont montré une présence de médicaments principalement dans l’eau. La quantité quoique minime
soulève des interrogations quant à ses conséquences sur la santé humaine.
La situation est plus inquiétante dans les pays en développement tel que l’Inde. Lors d’un important
colloque aux Etats-Unis, Joakim Larsson, un scientifique suédois et son équipe ont exposé le résultat
de leurs études montrant que l’industrie pharmaceutique pollue les eaux des Indes mettant en
danger la population. Ils ont affirmé qu’«Il y a dans ces eaux de quoi traiter chaque jour 90 000
personnes avec un puissant antibiotique.»
II. Le poids des pays du Tiers Monde face aux géants de l’industrie pharmaceutique : A. Un déséquilibre financier :
Si l’on prend en compte les cinq principales multinationales de l’industrie pharmaceutique, leur
valeur boursière cumulée est deux fois supérieure au produit national brut de l’ensemble des pays
d’Afrique sub-saharienne. En effet, à la fin des années 90, le chiffre d’affaire mondial de l’industrie
pharmaceutique était de 380 milliards d’euros contre 300 mil iards d’euros pour le PIB des pays
Le laboratoire Merck Charp and Dohme réalise des bénéfices de 6.9 milliards de dollars soit
l’équivalent du PIB de la République Démocratique du Congo. Toutes ces données soulignent le
déséquilibre flagrant en termes de puissance financière qui permet d’il ustrer les rapports de force
existants entre les pays africains et les laboratoires qui fabriquent et commercialisent les traitements
antisida. Les pays du Tiers Monde notamment en Afrique, qui sont touchés par des épidémies graves,
se retrouvent en position de dépendance vis-à-vis des Suds fournisseurs.
L’Afrique ne représente qu’une infime partie du marche des multinationales du médicament avec
Les industriels ayant joue un rôle de premier plan au sein de l’OMC dans la rédaction de l’accord
Adpic sur les droits de propriété intellectuelle touchant au commerce s opposent aujourd’hui à
l’invocation de cette clause pour permettre à l’Afrique du Sud d’avoir accès à des médicaments
génériques ou au Brésil den produire.
Les brevets garantissent 20 ans d’exclusivité de l’exploitation d’un médicament à son inventeur. B. L’Afrique : continent cobaye : La faiblesse des coûts (5 fois moindres en Afrique que dans les pays développés) et des contrôles
encouragent les laboratoires pharmaceutiques à tester leurs produits en Afrique. Près de 100 000
essais cliniques seraient conduits chaque année dans le monde, dont 10% dans les PVD et 1% en
Afrique. De plus, les firmes revendiquent la particularité des patients : moins exigeants puisqu’en
grand besoin, multiplicité des cas, variété des maladies. Le directeur général de l’Institut Pasteur à
Paris, Philippe Kourilsky, vient même à soutenir que « l’urgence de répondre aux besoins sanitaires
dans le tiers-monde autorise à assouplir les contraintes réglementaires ». Mais que fait t on de la
En mars 2005 des essais cliniques du Tenofovir sont effectués au Nigeria. Ils sont financés par le
gouvernement américain et par la Fondation Bill et Melinda Gates. Le Tenofovir : anti viral utilisé
contre le sida a été suspendu au Nigeria ainsi qu’au Cameroun en février 2005 et au Cambodge en
aout 2004. Mais ils se poursuivent en Thaïlande, Botswana, Malawi, Ghana et Etats-Unis.
L’affaire du Tenofovir fut sujette à débat du fait de l’absence de consentement des patients. En effet,
la population aurait reçu une information sommaire : 400 prostituées camerounaises se sont
retrouvées à prendre du Tenofovir, pensant bénéficier d’un vaccin car toute la documentation était
en anglais alors que ces femmes étaient francophones.
Au Nigeria toujours, des enfants sont morts à la suite de la consommation du Trovan (groupe Pfizer).
Pfizer, le géant mondial pharmaceutique, a testé l’antibiotique Trovan à Kano (2ème plus grande ville
du Nigéria) à l’occasion d’une méningite qui affecta des milliers de personnes en 1996. Près de 200
enfants ont été testés. Pfizer déclare que 11 d’entre eux sont morts de la méningite. Mais Kano
déclare qu’environ 50 enfants sont morts tandis que les autres ont développés des déformations
mentales et physiques. Selon le gouvernement, les tests ont été effectués sans accord des agences
de régulations nigérianes, ce que démentent les responsables de Pfizer. C’est la première fois que le
gouvernement du Nigeria porte plainte contre Pfizer, contrairement aux familles qui avaient déjà eu
recours à la loi. Kano demanda 2.7 milliards de dollars de compensation.
Les promoteurs se seraient surtout intéressés a l’aspect scientifique : « bénéfice d’une population
homogène » plus qu’a l’aspect éthique.
Cette affaire du Trovan a sérieusement porté atteinte à l’image de l’industrie pharmaceutique dans
les pays africains et a rendu l’immunisation contre la polio de la population nigériane compliquée. En
allant plus loin encore, Kano est un des états du Nigéria qui a refusé d’intégrer le programme de
vaccination de l’organisation mondiale de la santé concernant la polio.
En 2009, Pfizer accepte de verser une amende record de 2.3 milliards de dollars aux autorités
américaines après une accusation de promotion abusive de médicaments interdits par la FDA,
notamment le Bexta, le Geodon, le Lyrica et le Zyvox. Relation Nord/Sud : impérialisme stratégique ? :
Cette relation entre géants pharmaceutiques et pays africains vient soulever un réel questionnement
éthique. Les groupes des pays développés profitent de leur puissance financière pour imposer des
tests sur les populations africaines. Il n’existe aucune appropriation par les pays africains des essais
Les pays du Tiers Monde doivent se détacher des puissances du Nord. Comment les rendre
III. Besoin d’émergence d’une industrie pharmaceutique locale A. Nécessité de répondre aux besoins du continent :
Avant de répondre aux besoins du continent, il convient de faire un état des lieux des maladies qui
Le SIDA : en Afrique subsaharienne, en 2009, 22.5 mil ions de personnes vivaient avec le VIH.
On compte 1.3 mil ions de morts en 2009 (rapport Onusida, 2010).
La tuberculose : responsable de 8% des décès en Afrique contre 2% en France
L a malaria qui tue chaque année en Afrique 1 mil ion d’enfants de moins de 5 ans
La bilharziose (fièvre de l’escargot) : considérée par l’OMS comme un des 6 fléaux de
humanité) : touche 180 millions de personnes. La maladie se répand avec la construction de
Sur 1450 nouveaux médicaments commercialisés entre 72 et 97, 13 seulement concernaient les
maladies tropicales. On remarque donc un fossé entre les préoccupations des pays du Nord qui eux
progressent vers des technologies toujours plus sophistiquées et la situation dramatique des pays du
Sud où 80% de la population na pas encore de système de soins basiques.
Quel e est la possibilité pour les pays sous développes de s’approvisionner en médicaments ?
Les programmes nationaux de santé doivent se concentrer sur la fabrication et la distribution des
Comment résoudre le problème du manque de médicaments dans les pays du Tiers Monde ?
Que font les pays pauvres aujourd’hui pour se procurer les médicaments dont ils ont besoin ?
Il faudrait tendre vers une situation où les pays du Sud aient la possibilité, la liberté d’exploiter des
recherches cliniques, indépendamment des pays du Nord c'est-à-dire développer une capacité locale
de réalisation et de surveillance. Les normes aussi doivent s’adapter au continent : facilité d’emploi
du médicament : simplicité des prescriptions, d’administration et de conservation. Le produit doit
B. Une des solutions à l’intégration des pays africains dans le milieu des médicaments : une nouvelle politique pharmaceutique :
L’expérience de plusieurs pays du Tiers Monde nous montre que pour commencer à résoudre le
problème de l’approvisionnement en médicaments, il faut intervenir à différents niveaux :
Au niveau de la fabrication des médicaments
Une politique de santé :
La médecine préventive et en particulier traditionnelle doive être privilégiée. L’utilisation de plantes
locales (aspirine provenant du saule, réserpine du Rauwolfia, anticancéreux issus de la pervenche de
Madagascar…) et les pratiques traditionnel es doivent être revalorisées. En effet, la valeur
thérapeutique de certaines plantes, leurs efficacité et dangers ont été testés et évalués pendant des
siècles, d’où leur légitimité certaine, les produits pharmaceutiques modernes n’ayant pas plus de 40
Dans la majorité des pays du Tiers Monde est appliqué le système de santé des pays industrialisés (lie
à la colonisation), système fondé sur la médecine curative, centré autour du médecin comme acteur
principal et agissant dans des hôpitaux complètement inadapté a la situation sanitaire des PVDs.
Les dépenses de santé dans les pays sous développés sont mal distribuées : 75% en moyenne pour
les zones urbaines alors que la majorité de la population est rurale. Et le type de médicaments
importé ne correspond pas aux besoins. Une politique pharmaceutique :
Le système de brevets des médicaments assure le monopole de la production et de la
commercialisation d’un produit dune durée pouvant aller jusqu’à 20 ans. Le nom de marque par
contre reste indéfiniment la propriété du fabricant. Le fabricant « inventeur » peut ainsi exiger un
prix supérieur au marché longtemps après que le produit ait cessé d’être protégé par un brevet.
La stratégie des firmes est de développer des « nouveaux produits » qui sont en fait légèrement
modifiés par rapport à celui d’origine. Ce sont les « me too products » : produits sans aucune
innovation ou avantage thérapeutique mais suffisamment différents pour obtenir un brevet. 70% des
médicaments vendus dans le monde aujourd’hui sont soit des médicaments équivalents soit des
médicaments non essentiels. Un Comité d’experts de l’OMS en est venu a la conclusion que seuls 200
médicaments et vaccins pouvaient être considérés comme essentiels : c’est le principe de rationalité
Il existe une dépendance des pays du Tiers Monde envers les pays du Nord en matière
d’approvisionnement du au fait que la production mondiale est concentrée presque en totalité dans
les pays développés (90%). Par conséquent, les pays du Sud sont confrontés à une inadéquation des
produits commercialisés à leurs pathologies : sur 400 médicaments commercialisés dans le Tiers
Monde par 3 grandes multinationales suisses (Hoffman La Roche, Ciba-Geigy et Sandoz), seulement
une trentaine fait partie de la liste des médicaments essentiels recommandés par l’OMS.
On a constaté une manipulation des prix des fabricants exportateurs : une enquête du Congrès des
Etats-Unis a révélé que les prix pratiqués en Inde par les multinationales pharmaceutiques étaient en
moyenne 350% plus élevés que les prix européens. Les coûts de transaction ne sont pas à l’origine de
cette différence puisque la plupart de ces firmes produisent dans leurs filiales sur place.
Face a cela, une des solutions adoptées par les pays du Tiers Monde a été de centraliser les
importations pour une à deux fois par an. Pour que cela marche, il faut une planification des besoins
et des priorités claires au niveau national : liste de médicaments à faire comprenant entre 200 et 500
Au Mozambique, la structure même du marché des médicaments a été modifiée : le gouvernement a
nationaliser la médecine au travers de plusieurs étapes :
- Elaboration du « Formulaire national de Médicament » qui limite à 430 le nombre de produits
pharmaceutiques pouvant être utilisés par le Service national de Santé
- Création de l’entreprise d’Etat « Medimoc » en 77 pour permettre à l’Etat de centraliser
progressivement toutes les importations de médicaments.
- Elaboration d’un guide thérapeutique
Ces mesures ont entrainé un découragement et un départ de la grande majorité des multinationales
pharmaceutiques et laboratoires portugais. Elles ont aussi permis de rationaliser et de maximiser
l’utilisation des ressources économiques disponibles pour l’importation de médicaments.
Medimoc a opté pour un système d’achat par appel d’offre
Economie de devises. Ainsi, en 79, on observa une réduction de 41% des coûts globaux
d’importation pour le service national de santé
Diversification des origines d’importation : hausse de la sécurité d’approvisionnement pour un
Augmentation du volume de médicaments importés à extension de la couverture sanitaire
Depuis 77, le Mozambique a quadruplé ses importations de produits pharmaceutiques sans que ses
dépenses augmentent de façon significative. Malheureusement, depuis 83 guerres et fail ite
économique se multiplient dans le pays. La banque n’est alors plus capable d’assurer l’achat des
médicaments en trainant une grande pénurie des produits pharmaceutiques. La fabrication de médicaments :
La production locale de médicaments ne rendra pas le pays complètement auto suffisant mais cela
peut permettre d’amoindrir la dépendance de ces pays. C’est le cas du Lesotho qui a créé une
industrie pharmaceutique arrivant à satisfaire 50% des besoins du pays (Lesotho Dispensary
Association). En plus de sa consommation locale, le Lesotho exporte vers le Botswana, le Swaziland,
la Zambie, le Malawi et le Mozambique. C’est l’International Dispensary Association (hollandais) qui
a assuré la totalité de l’investissement : construction, machines, équipements pour environ 2
D’autres cas de développement d’industrie pharmaceutique locale ont été développés dans
-Indonésie : Kimia Farma : entreprise d’Etat
-Inde : 2 entreprises d’Etat : Indian Drugs and Pharmaceuticals et Hindustan Antibiotics.
Le principal objectif d’une politique pharmaceutique doit être de permettre à l’ensemble de la
population d’avoir accès aux produits pharmaceutiques les plus essentiels.
La fabrication locale participe à l’indépendance des pays du Sud. Cas particulier : Accords ADPIC et brevets pharmaceutiques, le difficile accès des PVD aux médicaments anti sida - Quelles solutions ont été adoptées ?
En Afrique subsaharienne, en 2009, 22.5 millions de personnes vivaient avec le VIH. On compte 1.3
millions de morts en 2009 (rapport Onusida, 2010) dans cette région du monde. Les prix des
traitements du Sida, que ce soit des traitements antirétroviraux ou des médicaments contre les
maladies opportunistes, empêchent l’accès des populations des pays en voie de développement. En
effet, les prix pratiqués par les groupes pharmaceutiques mondiaux sont équivalents voire supérieurs
a ceux pratiques aux Etats-Unis soit entre 10 000 et 15 000 dollars par an pour une trithérapie.
Une des solutions pour les pays en voie de développement est alors de développer une industrie
pharmaceutique locale. Un des moyens pour assurer le succès dune nouvel e industrie
pharmaceutique face aux géants européens et nord américains est de suivre la théorie du
protectionnisme éducateur de List (1840) : on protège l’industrie locale dans ses débuts pour
s’assurer qu’une fois sur le marche, elle pourra faire face a la concurrence internationale. On
introduit un brevet sur les produits pharmaceutiques qu’à partir du moment où l’industrie nationale
a atteint un degré suffisamment élevé de développement.
Ainsi, le développement des génériques vient concurrencer le marché des produits pharmaceutiques
standards et donc entraine une baisse des prix. En général, la baisse des prix liée a la production de
générique est de l’ordre de 20 a 50% (le prix des génériques ne supporte pas les coûts de R&D).
L’Inde a imposé le contrôle des prix sur les médicaments vendus et se sont opposé à la protection par
le brevet. Pour remédier a leur dépendance vis-à-vis des pays du Nord, les Indiens ont développé une
puissante industrie de génériques qui a permis un niveau de prix moins élevé que celui des pays
La Thaïlande et le Brésil sont eux aussi devenus des grands producteurs de génériques.
Encore faut-il disposer de capacités technologiques nécessaires à la production de génériques.
Le Brésil s’engage dés 1994 dans une lutte contre les multinationales, affirmant que les prix pratiqués
sont beaucoup trop élevés pour la population locale. Protégé par le gouvernement, le laboratoire
brésilien Lafepe copie l’AZT dont le brevet appartient au britannique Glaxo-Wellcome. Aujourd’hui
les laboratoires produisent une dizaine d’antirétroviraux. Cette concurrence initiée a permis de faire
chuter les prix désormais 5 fois moins chers que dans les autres pays du monde.
Fort de son expérience, le Brésil se dit prêt aujourd’hui à en faire profiter les pays d’Afrique tel que
l’Ouganda, la Cote D’ivoire, l’Angola et le Sénégal. C’est lors de la Conférence internationale de
Durban (Afrique du Sud) que le Brésil a proposé d’aider ces pays à développer chez eux une infrastructure de production d’antirétroviraux via transferts technologiques, formation du
personnel, mise en place dune infrastructure publique de distribution et enfin via la mise en place de
De plus, il convient de rappeler qu’une mesure législative de 1996 impose au ministère brésilien de la
Santé de distribuer gratuitement les médicaments contre le sida. Procès opposant 39 firmes pharmaceutiques au gouvernement Sud africain concernant l’accès aux médicaments anti VIH pour les populations les plus pauvres : C’est un procès datant de 2001, qui
oppose l’Association des industries pharmaceutiques (PMA) et le gouvernement sud-africain. Une loi
sud-africaine de 1997 autorisant les importations parallèles et les achats de produits génériques par
le ministre sud-africain de la Santé est à l’origine de ce conflit. L’objectif des industries
pharmaceutiques était de supprimer cette loi qui entrainait de grosses pertes financières par la mise
sur le marché pharmaceutique des génériques à plus bas prix que les médicaments d’origine. Depuis
le vote de la loi par le Parlement sud africain en 1997, son application a été empêchée par les
différentes procédures judiciaires entrainé par la plainte de la PMA et par le procès qui lui a fait suite.
Le motif des grands groupes membres de la PMA comme Roche, Boehringer, Ingelheim et Rhône-
Poulenc est de protéger leurs licences en Afrique du Sud. La PMA fait valoir que la loi de 1997
contrevient à la réglementation Trips de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la
protection de la propriété intellectuelle. Dans la fin des années 1990, au côté des grandes firmes,
l'opposition au gouvernement sud africain, le gouvernement américain et la Commission
Européenne, entre autres, ont pris position pour le respect du droit de propriété intellectuelle et ont
exercé des pressions sur le gouvernement sud africain afin qu'il supprime sa loi.
Ayanti Ntsabula, le directeur général du ministère de la Santé avait déclaré que l’importation
paral èle et l’achat de générique étaient une pratique qui ne venait pas à l’encontre de l’accord Trips
et que la Grande-Bretagne et les Etats-Unis en faisaient de même. L’intérêt dans cette affaire devrait
être uniquement l’accès aux médicaments des populations les plus vulnérables. Cependant l’intérêt
ne semble pas être le même des deux côtés, et l’enjeu financier prime pour les industries
pharmaceutiques. Celles-ci ne viennent pas aider les populations locales mais cherchent une
nouvelle source de profit. De nombreuses organisations non-gouvernementales dont TAC (Treatment
Action Campaign) reprochent aux firmes de privilégier les profits aux vies humaines. Elles parlent
même d’« abus de monopole » car ces grandes firmes pratiquent des prix exorbitants qui ne sont pas
accessibles à la plus grande partie de la population, à laquel e ces médicaments sont pourtant
destinés. Ces associations se sont mobilisées contre cette plainte et ont attiré l'attention sur le coût
humain du non-accès, pour les malades, à des médicaments vitaux.
Dans ce procès opposant initialement le gouvernement sud africain à la PMA, un changement
important est survenu, l’accord de la Haute Cour d’intégrer les malades dans la partie civile du
procès. C'est donc la nature même du procès que la Haute Cour a modifiée.
La question n’est plus uniquement : le gouvernement sud africain respecte-il l’accord international
concernant la propriété intellectuelle mais peut-on privilégier le respect des brevets aux vies
Un an de trithérapie coûte entre 20 000 et 30 000 dollars par patient en Afrique du Sud (prix
du secteur privé). Alors que l’Inde propose les versions génériques du même traitement à
350 dollars à certaines ONG, et 600 dollars aux gouvernements intéressés.
Le Biozole est une version générique du Fluconazole, un médicament de Pfizer servant à
traiter les méningites à cryptocoques, maladie que déclarent certains malades en phase
terminale de sida. Le prix proposé par Pfizer pour un comprimé est de 30 rands (1rand = 0,14
euros) à l'Etat et 80 rands au secteur privé. Les pharmacies le vendent 120 rands. En
Thaïlande, le prix est de 1,77 rand et une usine sud-africaine de produits génériques peut le
Ces exemples nous montrent bien qu’une firme comme Pfizer abuse de son monopole en imposant
des niveaux de prix bien trop élevés. Les différences de prix sont considérables et l’apparition sur le
marché de produits génériques pourrait être une perte financière colossale pour ces groupes mais un
gain considérable pour les malades.
La situation étant critique car le sida progresse de manière effarante (10% de la population est
contaminé). Cette loi sera également bénéfique pour l’ensemble de la population car el e ne porte
pas seulement sur les trithérapies mais également sur les médicaments auxquels la majorité de la
population n’a pas accès (antibiotiques, analgésiques…).
« Il m'arrive de n'avoir que de l'aspirine sous la main, pour aider des patients souffrant de maladies
aussi graves que la tuberculose.» (Ratsheng Matsebe, généraliste de l'hôpital général de
On considère que dans les hôpitaux publics, les médecins disposent de 20% des médicaments pour
Il est donc primordial que cette loi soit enfin appliquée.
Avec l’aide d’un grand nombre d’association dont MSF (Médecins sans frontière), les médias qui
véhiculaient une image négative de l’industrie pharmaceutique (montrant une industrie soucieuse de
son profit et non de la santé de mil iers de malades), et le changement de camp progressif des pays
développés, les 39 firmes retirent leur plainte. Ils sont discrédités aux yeux de la communauté
internationale. La priorité a été donnée à la vie et non aux profits, l’argument humain l’a emporté sur
l’argument juridique, la santé l’a emporté sur la propriété intellectuelle. Les entreprises n’étaient
plus en mesure de se battre contre d’une part l’opinion négative de la presse et de politiques et
d’autre part contre l’argument des malades qui luttait pour leur survie. Ils étaient également très
réticents au fait de rendre des comptes sur la manière dont el es fixaient les prix.
L’industrie pharmaceutique représente un des secteurs clé des pays développés de part ses gains
financiers colossaux et ses bénéfices pour la santé des populations. Elle est composée de grands
groupes puissants, provenant exclusivement des pays développés. Son pouvoir, dont elle use pour
obtenir plus de liberté dans ses activités est tout de même remis en question. En effet, certaines de
ces activités ou pratiques vont parfois à l’encontre des principes éthiques et mettent en danger la
santé humaine. Ces grands groupes fonctionnent de la même manière que ceux appartenant à
d’autres secteurs. Le problème étant que l’enjeu ici est bien plus important qu’ail eurs. Nous ne
pouvons pas privilégier les profits et considérer la santé comme une marchandise comme une autre.
Au cours de ces dernières dizaines d’années, de nombreuses affaires ont entaché l’image d’une
industrie autrefois glorieuse. D’une part, au sein même des pays développés, les pays n’hésitent pas
à mettre en danger la population en mettant sur le marché des produits inadaptés à la vente car
dangereux pour la santé. Les effets secondaires graves sont souvent connus des laboratoires.
D’autre part, les firmes profitent de leur domination sur les pays en développement. Elles utilisent
sans aucun scrupule les populations les plus pauvres pour diverses tests pharmaceutiques et leur
imposent également des prix bien trop élevés qui rendent les médicaments inaccessibles à ces
Pour les différents problèmes éthiques et moraux que pose l’attitude des firmes pharmaceutiques, il
faut réagir au plus vite en adoptant des mesures importantes. Tout d’abord, il est crucial que les
firmes soient beaucoup plus surveillées par des organismes indépendants, que le contrôle soit plus
Ensuite, il faut que les pays développés s’affranchissent des grands groupes du Nord.
Tout cela permettra un amoindrissement du pouvoir de l’industrie pharmaceutique et l’obligera à
adopter des comportements plus responsables. Bibliographie
• Article Persee: Pour une nouvel e politique pharmaceutique dans les pays du tiers monde
German Velasquez : colombien économiste de la sante, consultant de l’OMS
Aegerion Study Shows Combination Treatment With Aegr-733 And Zetia® Reduces Ldl Levels By Phase two study results presented today at American Heart Association meeting in Chicago, IL indicate monotherapy or combination therapy with AEGR-733 effectively reduces LDL cholesterol levels in high risk BRIDGEWATER, N.J. – November 15, 2006 – Aegerion Pharmaceuticals, Inc., a specialty pharmaceuti