Conditions de délivrance et de suivi des autorisations de mise sur le marché des médicaments
Conditions de délivrance et de suivi des autorisations de mise sur le marché des médicaments Conditions de délivrance et de suivi des autorisations de mise sur le marché des médicaments
- Activité des sénateurs - Nos propositions de lois -
Date de mise en ligne : mardi 25 janvier 2005
Sénateurs du groupe CRC-SPG Conditions de délivrance et de suivi des autorisations de mise sur le marché des médicaments
tendant à la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les conditions de délivrance et de suivi des
autorisations de mise sur le marché des médicaments.
MM. François AUTAIN, Guy FISCHER, Roland MUZEAU, Mmes Eliane ASSASSI, Marie-France BEAUFILS, MM.
Pierre BIARNES, Michel BILLOUT, Mme Nicole BORVO, MM. Robert BRET, Yves COQUELLE, Mmes Annie
DAVID, Michelle DEMESSINE, Mme Evelyne DIDIER, MM. Thierry FOUCAUD, Robert HUE, Gérard LE CAM, Mmes
Hélène LUC, Josiane MATHON, MM. Jack RALITE, Ivan RENAR, Bernard VERA, Jean-François VOGUET,
L'actualité de ces derniers mois a été marquée, dans le domaine de la santé, par la révélation d'accidents graves
voire mortels, consécutifs à la prise de médicaments, ayant pourtant satisfait aux contrôles exigés par les autorités
sanitaires, et présentés comme des nouveautés supérieures aux médicaments déjà existants dans la même classe
la cerivastine (laboratoire BAYER) commercialisée en France sous les noms de « Staltor » et de « Cholstat »,
retirée du marché en 2001 après le décès de 52 patients ;
le crestor (laboratoire ASTRAZENIKA) mis en cause pour les mêmes effets indésirables.
Certains anti-inflammatoires, prescrits contre l'arthrose :
le Vioxx, produit phare du laboratoire MERCK, retiré du marché le 30 septembre 2004 parce que rendu
responsable, selon une étude américaine, de 28 000 infarctus mortels ;
le Celebrex de PFIZER, soupçonné en France d'être à l'origine d'accidents vasculaires comparables.
Certains antidépresseurs, en raison d'un risque aggravé de comportement violent et suicidaire, notamment chez
l'enfant et l'adolescent : après le Deroxat de GLAXOSMITHKLINE, mis judiciairement en cause en 2004. C'est au
tour du Prozac, produit leader des laboratoires ELI LILLY, d'être sur la sellette.
Les mises en cause ne s'arrêtent pas là : certains médicaments contre l'hypertension artérielle (Tenormine),
contre l'asthme (Serevent), contre l'obésité (le Meridia de ABOTT -Sibutral en France) ou l'acné (Accutane des
laboratoires ROC) sont accusés soit d'être inefficaces, soit de produire des effets secondaires particulièrement
graves. Et la liste n'est malheureusement pas close.
Ces différentes affaires aux répercussions politiques et économiques incalculables, ont au moins deux éléments en
commun, quel que soit le laboratoire concerné et le type de molécule en cause. Conditions de délivrance et de suivi des autorisations de mise sur le marché des médicaments
La dissimulation par les laboratoires d'études négatives sur le médicament incriminé. Ainsi, la firme BAYER, selon
un rapport d'expertise effectué à la demande d'un juge du pôle santé du TGI de Paris , aurait délibérément voulu
tromper les autorités sanitaires en minimisant les dangers constatés dès 1991 de la cerivastine, soit dix ans avant
son retrait. Il est de même établi que les risques liés à la prise d'antidépresseurs étaient connus des laboratoires
La singulière absence d'anticipation et de réaction des autorités sanitaires (FDA américaine, EMEA européenne,
AFSSAPS française) qui se sont montrées incapables de jouer le rôle de contre-pouvoirs indépendants par rapport à
la puissance de l'industrie pharmaceutique : les décisions de retrait des produits mis en cause sont le fait, on doit le
constater, non pas des agences largement prises de court, mais des laboratoires eux-mêmes, au vu des risques
Ces éléments convergent, principalement aux Etats-Unis, vers une critique générale du système d'évaluation du
médicament : le « committee on energy and commerce » de la Chambre des représentants a demandé à PFIZER de
lui faire parvenir tout document faisant état d'accidents cardiaques dans les études cliniques sur le Celebrex, aux fins
d'évaluer si le risque était connu au moment de la mise sur le marché, tandis que le Sénat américain a crée une
commission d'enquête sur l'affaire du Vioxx.
Par comparaison, en France, le Gouvernement et le Parlement apparaissent singulièrement silencieux devant ce qui
constitue d'ores et déjà l'une des plus graves crises sanitaires de ces dernières décennies. A Londres ou à Bruxelles,
on chercherait en vain une réaction politique marquante, comme si le scandale s'était arrêté aux portes des agences
En revanche, l'industrie pharmaceutique, devant l'ampleur de la crise et la suspicion qu'elle engendre dans l'opinion
publique et chez les investisseurs, n'a pas tardé à réagir, comme si les injonctions de la Corbeille devaient pallier la
déroute des autorités sanitaires. Pour tenter de retrouver la confiance des fonds de pension, elle vient d'annoncer
qu'elle publierait désormais l'ensemble des essais cliniques sur les médicaments, qu'ils soient favorables ou
Dès lors, une investigation apparaît nécessaire pour vérifier la fiabilité du système d'évaluation des médicaments, et
singulièrement la capacité des autorités sanitaires à exercer un contrôle réel, efficace et véritablement indépendant.
Ces investigations devraient être menées dans quatre directions essentielles :
1. La qualité et la transparence des pratiques d'évaluation
Les essais cliniques, qui servent de référence à l'évaluation du médicament par la commission de l'AMM, sont
réalisés à l'initiative exclusive des laboratoires et pour 70% d'entre eux aux Etats-Unis
Aucun organisme public indépendant n'est sollicité pour effectuer éventuellement une nouvelle expérimentation de
contrôle ou une comparaison du nouveau médicament avec un traitement de référence. Une telle procédure ne
serait pourtant pas superflue car « beaucoup d'essais mal conçus, biaisés, voire falsifiés » (Pr. Debré, Le Monde 21
décembre 2004). On estime que 90% d'entre eux ne sont jamais publiés.
Les prescripteurs dont l'industrie pharmaceutique finance la formation médicale continue et la presse professionnelle
sont conditionnés par une information à sens unique. L'absence des agences sur ce terrain, combinée à l'inertie des
autorités sanitaires rendent compte du fait que de nombreux médicaments, notamment les antidépresseurs
Conditions de délivrance et de suivi des autorisations de mise sur le marché des médicaments
(Observatoire National des Prescriptions, 1998) sont prescrits en dehors des indications préconisées par la
commission de l'AMM. Lorsque celles-ci n'ont pas été respectées, l'AMM n'est pratiquement jamais remise en cause
lors de son renouvellement obligatoire tous les cinq ans. De 1994 à 1997, sur 622 demandes formulées, 14 avis
Une tentative de remise en ordre a bien été échafaudée avec la publication en juin 2001 d'une liste de 835
médicaments à service médical rendu (SMR) insuffisant mais elle a échoué. Ces médicaments, comme par exemple
les vasodilatateurs et les veinotoniques, sont toujours sur le marché et remboursés par l'assurance maladie, en
violation du décret du 27 octobre 1997.
L'autonomie de gestion dont bénéficient les agences depuis leur création à la fin des années 90 avait pour but
d'assurer leur indépendance à l'égard des laboratoires et du pouvoir politique afin de leur permettre d'accomplir leur
mission de service public en dehors de toute pression susceptible de les en écarter.
Mais la tendance qu'on observe actuellement à un financement industriel croissant et à une diminution concomitante
du financement public est en train de ruiner cette ambition. En 2003, les ressources de l'AFSSAPS provenaient pour
83% de l'industrie pharmaceutique et pour seulement 6,4% de l'Etat. Circonstance aggravante, l'agence européenne
(EMEA) qui connaît la même dépendance financière est placée sous la direction générale entreprise de la
Comment dans ces conditions ne pas redouter que les agences ne soient devenues au fil des années les
instruments dociles de ceux qui fournissent la majorité de leurs subsides alors qu'elles n'ont pas pour seule vocation
La création de la Haute Autorité de Santé n'y changera rien, ne serait-ce que parce que les modalités de
La situation est d'autant plus préoccupante que la mondialisation a considérablement modifié la donne. Confrontés à
la financiarisation de l'économie et à un essoufflement de la recherche les groupes pharmaceutiques de plus en plus
concentrés doivent se livrer à une concurrence acharnée pour préserver des marges bénéficiaires extrêmement
élevées. Cette logique industrielle impitoyable accule les laboratoires au mensonge et au bluff sur le coût de la
recherche, le degré de nouveauté et le prix de revient des médicaments pour accélérer les procédures de mise sur le
marché afin de réduire les délais de retour sur investissement.
Pour contrecarrer cette stratégie industrielle agressive, les agences disposent de moyens dérisoires, sans commune
mesure avec ceux des laboratoires : en 2003, le budget de l'AFSSAPS s'élevait à 91.97 millions d'euros soit 0,3%
seulement des 30 milliards qu'a représenté en France pendant la même période le produit de la vente des
médicaments que cette agence a pour mission de contrôler.
N'étant plus soutenue financièrement par l'Etat (4,9 millions d'euros de subvention en 2003), l'AFSSAPS n'ose plus
prendre de décisions contrariant un tant soit peu les intérêts immédiats des firmes. Des médicaments considérés à
tort comme majeurs sont mis ou maintenus sur le marché sans avoir fait la preuve de leur efficacité ou de leur
innocuité : en 2002, sur 185 avis rendus par la commission d'AMM, 112 soit 71% du total concernaient des
médicaments considérés comme importants alors qu'il s'agissait en fait de simples copies de produits innovants, déjà
Conditions de délivrance et de suivi des autorisations de mise sur le marché des médicaments
La préservation de la santé de l'industrie pharmaceutique semble ainsi passer avant celle des patients, comme si l'on
ne savait plus très bien faire la distinction entre un plan industriel de santé et un plan de santé publique.
3. La qualité de l'expertise et l'indépendance des experts
Même la Food and Drug Administration (FDA), pourtant régulièrement citée comme modèle, n'échappe pas à ce type
d'interrogations : 18% de ses experts déclaraient en 2002 avoir « subi des pressions pour approuver ou
recommander l'approbation » d'un médicament « en dépit de réserves concernant la sécurité, l'efficacité et la qualité
Les experts de l'AFSSAPS exercent bénévolement leur activité d'évaluation ; ils sont rémunérés de fait par les
laboratoires pour lesquelles ils effectuent des prestations. Il n'est pas rare, comme dans l'affaire Bayer que des
spécialistes « sollicités » par une firme comme consultant pour un médicament donné soit ensuite utilisés comme
experts auprès de l'AFSSAPS pour évaluer ce même médicament (rapport d'expertise, préc.).
Quel crédit accorder à des experts parvenus à un tel degré de confusion des rôles ? Quelles garanties peut offrir
l'obligation qui leur est faite de publier leurs conflits d'intérêts mineurs ou majeurs ? Comment ne pas être inquiet
lorsqu'on constate comme dans le cas des traitements hormonaux substitutifs (THS) ou du vaccin contre l'hépatite B,
que les autorités sanitaires incapables de fournir des réponses claires et adaptées se réfugient dans une indécision
motivée qui se veut rassurante mais qui produit les effets inverses. Enfin, comment interpréter le désaveu cinglant
infligé en décembre dernier aux experts de l'AFSSAPS par le ministre de la santé à propos de l'interdiction de
prescrire des antidépresseurs aux mineurs de 18 ans ?
4. La réalité du contrôle des médicaments après leur mise sur le marché
Il est étrange devant ce qu'il convient bien d'appeler par son nom : une véritable épidémie d'effets secondaires dus
aux médicaments, qui fait chaque année environ 18000 mortsen France et provoquent 3% du nombre total
d'hospitalisation, rien de sérieux n'ait jamais été entrepris.
La France est le pays au monde où la consommation de médicaments est la plus élevée mais nous ne possédons
pas le moindre élément de leur impact réel sur la santé publique et nous avons seulement une idée très vague de la
manière dont ils sont réellement consommés. Notre système national de pharmacovigilance est défaillant,
l'épidémiologie d'évaluation est pratiquement inexistante puisque seule une équipe de niveau international fait de ce
sujet en France son principal objet d'étude (laboratoire du Pr. Bégaud à Bordeaux)
Aucune étude sérieuse permet aujourd'hui de vérifier que les médicaments les plus prescrits, comme par exemple
les molécules anticholestérol, expérimentés sur un nombre restreint de sujets sélectionnés, pas toujours
représentatifs des futurs usagers, tiennent bien leurs promesses alors que la collectivité consacre à leur
remboursement des sommes vertigineuses (les anticholestérol de la famille des statines coûtent chaque année à
l'assurance maladie un milliard d'euros). Pourquoi avons-nous pris tant de retard ? Actuellement une seule étude de
ce type est en cours : décidée en 2002 par les autorités françaises, à la suite de la délivrance, par l'agence
européenne de l'AMM de Vioxx, elle n'est toujours pas achevée, quatre mois après le retrait du médicament, alors
que même l'AFSSAPS continue de défendre sa mise sur le marché.
On a bien essayé, à juste titre, d'intéresser le syndicat des laboratoires pharmaceutiques (LEEM) à cette démarche,
avec la signature de l'accord-cadre de juin 2003, mais ceux-ci ne semblent pas encore prêts à financer des études
dont le risque potentiel est de remettre en cause l'AMM pour l'obtention de laquelle ils ont mobilisé d'importants
Conditions de délivrance et de suivi des autorisations de mise sur le marché des médicaments
De telles carences et de tels dysfonctionnements, graves et répétés rendent nécessaire l'intervention de la
représentation nationale dans sa fonction de contrôle pour clarifier les conditions dans lesquelles sont délivrées les
autorisations de mise sur le marché des médicaments et la façon dont est assuré leur suivi. Les impératifs de santé
publique nous imposent d'apporter une réponse claire à la question que tout le monde se pose : peut-on encore
faire confiance aux agences qui ont pour mission d'évaluer la sécurité d'emploi, l'efficacité et la qualité des produits
Telles sont les motivations qui conduisent les auteurs de la proposition de résolution à vous proposer la création
d'une commission d'enquête parlementaire.
En application de l'article 11 du Règlement du Sénat, il est créé une commission d'enquête parlementaire de vingt et
un membres chargée d'investiguer sur les conditions de délivrance et de suivi des autorisations de mise sur le
MEN has many complications and diseases associated with it. Zollinger-Ellison Syndrome (ZES) is relatively common to people with MEN 1. The syndrome was first described by the Norwegian doctor Roar Strøm in 1952. Therefore the syndrome sometimes also is called Strøm-Zollinger–Ellison syndrome in the literature. The syndrome was later described in 1955 by Robert Zollinger and Edwin Ellison,
Two linked cases of legionella with an unusual industrial Two linked cases of legionellosis with an unusual industrial source Noelene S O'Keefe,* Kristina A Heinrich- Morrison,† Bruce McLaren‡ * Project Officer, Legionella Program, Environmental Health, † Public Health Nurse, ‡ Medical Officer, Communicable Diseases Section, Department of Human Services, 17/120